Environnement : Al Gore, un Prix Nobel qui veut placer l’économie de marché au service du climat
Article du 10/12/2007
Al Gore, co-lauréat du prix Nobel de la paix, estime que les mécanismes de l’économie de marché peuvent être les meilleurs outils pour lutter contre le changement climatique en permettant de « donner un prix » au CO2.
L’ancien vice-président américain, qui doit recevoir aujourd’hui sa récompense, conjointement attribuée avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), a profité de cette tribune pour plaider hier pour l’instauration d’un marché carbone à l’échelle mondiale et pour la mise en place d’une taxe carbone.
Al Gore a souligné que les pays les moins affectés par le réchauffement climatique se devaient d’être solidaires avec les Etats les plus vulnérables, souvent déjà pauvres, citant Martin Luther King qui disait qu’ « une injustice commise quelque part est une menace pour la justice partout ». « De la même façon, l’augmentation des émissions de CO2 quelque part représente une menace pour l’avenir de la civilisation dans le monde entier », a-t-il affirmé.
Récompensé par le comité Nobel pour avoir tiré la sonnette d’alarme sur le changement climatique avec son documentaire « Une vérité qui dérange », Al Gore préconise la mise en place d’un marché mondial des émissions de CO2, à l’instar de celui qui existe déjà dans l’Union européenne.
Imaginé par les pays signataires du protocole de Kyoto, le marché du carbone permet d’échanger des permis d’émission ou « droits à polluer » : il vise à endiguer les émissions de CO2, en imposant des quotas aux pollueurs tout en leur permettant d’acheter des droits d’émission à ceux qui polluent moins.
Tant Al Gore que l’Indien Rajendra Pachauri, président du Giec, se sont toutefois dits optimistes sur la perspective d’avancées internationales en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, jugées responsables de la montée du thermomètre.
