Difficile privatisation que celle de la compagnie aérienne Alitalia. Entre les retraits des éventuels repreneurs, les interrogations de la part de l’Etat qui souhaiterait bien diluer sa part dans le capital, les annonces de suppressions de postes … les couacs dans ce dossier sont nombreux.
Dernier soubresaut : la réapparition de l’acteur Air France. Le 20 août dernier, la presse italienne évoquait un possible opération de la part d’Air France-KLM, bien que la compagnie franco-néerlandaise lorgne également sur l’espagnole Iberia.
Aujourd’hui, Alitalia pourrait avoir repris contacts avec Air France-KLM, rapporte jeudi Il Sole 24 Ore. Selon le journal, Air France-KLM est désormais le mieux placé pour la reprise de la compagnie en difficultés, détenue à 49,9 % par l’Etat italien.
Ces informations faisaient progresser le titre Alitalia qui gagnait 1,94 % à 0,81 euro à 08h00 GMT. Alitalia a pourtant démenti hier avoir eu « des contacts à très haut niveau avec Air France-KLM ». Elle a cependant reconnu que leur alliance nouée dans le cadre de Sky Team en 2001 rendait nécessaires des rencontres régulières entre les dirigeants des deux groupes.
La mission est donc ardue pour Maurizio Prato, troisième président d’Alitalia en six mois, chargé de trouver un repreneur pour Alitalia après que le précédent processus de privatisation de la compagnie italienne, enclenché en février par le gouvernement, a tourné court faute de candidats à la mi-juillet.
Des contacts sont aussi prévus avec Lufthansa, British Airways, le fonds TPG, des compagnies asiatiques et quelques autres groupes, selon le journal Il Sole.
Légère amélioration des chiffres
En attendant, la compagnie aérienne italienne Alitalia vivote. A noter qu’elle a légèrement réduit sa perte nette au premier semestre (- 4 % à 211 millions d’euros, contre 220 millions d’euros un an plus tôt). Sa perte d’exploitation atteint 127 millions d’euros, contre 132 millions d'euros en 2006 pour un chiffre d’affaires en hausse de 3,1 % à 2,31 milliards d’euros.
La compagnie italienne a par ailleurs indiqué qu’elle disposait de liquidités suffisantes pour survivre les 12 prochains mois mais seulement grâce à la cession envisagée d’actifs non stratégiques. Le plan de survie dévoilé récemment par la compagnie prévoit un recentrage des principaux vols intercontinentaux sur Rome au détriment de Milan. Un sujet délicat sur le plan local car les élus de la région de Lombardie (Milan) ont aussitôt menacé de faire plus de place à des compagnies étrangères.
Le nouveau président de la compagnie envisage aussi de couper dans les lignes déficitaires, en particulier vers la Chine et l’Inde.
De relativement bonnes nouvelles pour la compagnie. Toutefois, sur le premier semestre, les grèves ont provoqué une perte de 79 millions d’euros sur le résultat d’exploitation.
Dernièrement, le conseil d’administration d’Alitalia avait soumis l’idée d’une augmentation de capital ou de suppressions de poste à hauteur d’un millier de personnes, selon la presse italienne. Alitalia emploie environ 10 000 personnes pour ses activités de transport aérien et près de 19 000 en incluant AZ Servizi. Le précédent plan de restructuration lancé à l’automne 2004 prévoyait 3 400 suppressions de postes mais n’a pas été complètement mené à bien. Il avait en revanche été suivi d’une augmentation de capital d’un milliard d'euros fin 2005 qui n’a pas permis à Alitalia de sortir de l’ornière.
Enfin, Alitalia a perdu 626 millions d’euros l’an dernier et encore 135 millions d’euros au premier trimestre.
