Proche-Orient : un nouveau tête à tête entre Ehud Olmert et Mahmoud Abbas
Article du 06/08/2007
A la même table. C’est une rencontre cruciale entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas ce lundi à Jéricho (Cisjordanie).
Annoncée la semaine dernière lors de la visite de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, ce rendez-vous est la quatrième rencontre depuis fin mars entre le Premier ministre israélien et le président palestinien, la première en Cisjordanie.
Objectif de cette nouvelle rencontre : maintenir le lien entre les deux dirigeants. Pour autant, le pessimisme est de rigueur. Lors des précédents rendez-vous, aucune percée n’a été enregistrée entre les deux camps vers un règlement du conflit. Et il ne devrait pas y avoir de négociations de fond avant la prochaine réunion internationale sur le Proche-Orient en novembre prochain.
Déjà, lors de sa tournée, Condoleeza Rice n’a pas réussi à obtenir du chef du gouvernement israélien qu’il entame des discussions sur les questions clés du conflit, notamment les réfugiés, le tracé des frontières et Jérusalem.
Tout juste lui a-t-elle arraché une promesse de trouver un « accord de principes » sur les grandes lignes d’un Etat palestinien.
Les questions évoquées durant la réunion de ce jour devraient donc être celle d’ordre secondaire, notamment la libération d’autres détenus palestiniens par Israël, la levée des barrages militaires en Cisjordanie et la question du transfert à l’Autorité palestinienne par Israël du contrôle des grandes villes de Cisjordanie.
Jusqu’à récemment, Ehud Olmert avait toujours refusé d’aborder lors de ses rencontres avec Mahmoud Abbas les sujets de fond sur le futur Etat palestinien - les frontières, les réfugiés de 1948 et le statut de Jérusalem -, exigeant au préalable des garanties palestiniennes sur la cessation des violences.
Cette nouvelle rencontre marque peut-être un renouveau dans les relations plus qu’houleuses entre les deux pays.
Le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza le 15 juin, après avoir défait sans difficultés les forces de sécurité de Mahmoud Abbas, rendant encore plus difficile une solution au conflit israélo-palestinien.
Pour épauler le président Abbas, après le coup de force des islamistes du Hamas, Ehud Olmert avait déjà libéré 250 détenus palestiniens, renoncé à poursuivre des activistes du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, qui déposeraient les armes, et débloqué une partie des fonds dus à l’Autorité palestinienne. Mais beaucoup reste encore à faire.
