Politique : La réforme des institutions en débat à l’Assemblée nationale
Article du 21/05/2008
François Fillon a lancé hier soir le débat à l’Assemblée sur le projet de réforme des institutions. Le Premier ministre a vanté « la plus profonde réforme » de la Constitution depuis 1962 (introduction de l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel). Il a estimé que les députés auraient à choisir entre la réforme et un statu quo« pour de longues années ».
Le Premier ministre a passé en revue le texte pendant 35 minutes, adressant plusieurs clins d’oeil à la frange gaulliste des parlementaires UMP, qui est réticente à la réforme.
La majorité aura besoin de l’opposition pour adopter définitivement la réforme de la Constitution, après les navettes entre l’Assemblée et le Sénat, quand le Parlement se réunira à Versailles, théoriquement le 7 juillet. La réforme devra alors être votée aux 3/5e des suffrages exprimés.
Toutefois, un vote socialiste favorable à la réforme n’est pas assuré, certains députés tiquant sur l’article concernant la prise de parole du président de la République devant le Parlement.
Les hostilités entre majorité et gauche sur les institutions avaient débuté dans la matinée, quand la majorité a refusé d’examiner une proposition de loi PS pour modifier le mode d’élection des sénateurs. Or le PS a fait de la modification du scrutin au Sénat l’un des ses préalables à un vote positif sur la réforme des institutions.
Le PS entend soumettre l’exécutif à un nouveau test demain matin en présentant, sous forme de proposition de loi, sa deuxième condition préalable à un vote positif : la comptabilisation du temps de parole du président de la République dans les médias audiovisuels.
Députés et sénateurs communistes ont affiché leur opposition résolue en excluant « complètement » de voter ou de « laisser passer le projet ».