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Bourse de Paris : A la baisse

Article du 22/04/2008

Mnemo : PXI


Plombé par les nouvelles concernant le pétrole, l’euro/dollar et les chiffres de l’immobilier outre-Atlantique, l’indice parisien a subi une accélération à la baisse à une heure de la fin de séance mais s’est quelque peu rattrapé à quelques minutes de la clôture. Ce soir, le CAC abandonne 0,77 % à 4 872,64 points. Il n’est pas parvenu à repasser au-dessus du seuil des 4 900 points qu’il a enfoncé ce matin en ouvrant en baisse.
Hier, la Bourse de Paris avait terminé en baisse également, mettant fin à quatre séances consécutives de hausse. Le CAC 40 avait cédé 1,03 % à 4 910,35 points.

A l’heure de la clôture à Paris, le Dow Jones cédait 0,59 % à 12 749,95 points. Le Nasdaq reculait de 0,67 % à 2 391,95 points

Seule statistique de la journée, les ventes dans l’immobilier ancien ont baissé de 2 % en mars aux Etats-Unis, a annoncé la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (NAR). En février, elles avaient pourtant augmenté de 2,9 %. Sur un an, les ventes de logements anciens ont chuté de 19,3 % le mois dernier.
Le stock des maisons à vendre a crû de 40 000 à 4,06 millions et représente 9,9 mois d’offre au rythme actuel des ventes.
Dans l’intervalle, le prix moyen national des maisons a baissé de 7,7 % en glissement annuel, à 200 700 dollars.

La Banque centrale du Canada a baissé son principal taux directeur (taux cible du financement à un jour) d’un demi point pour le ramener à 3 %. L’institution constate que l’économie canadienne a marqué le pas dernièrement et prévoit un retour à la « normale » de l’économie en 2010 avec une croissance de 3,3 %, après 2,4 % en 2009 et 1,4 % cette année. La BoC n’exclut pas de nouvelle baisses de taux afin d’atteindre la cible d’inflation à moyen terme.

Le pétrole a atteint un nouveau record pour le baril à 118,05 dollars à New York. Le baril est monté à 115,03 dollars à Londres. Les cours du pétrole sont dopés par des tensions géopolitiques au Nigeria qui ont amené le groupe pétrolier Shell à se déclarer en situation de « force majeure » pour avril et mai, la réticence des pays de l’OPEP à augmenter leur offre et la faiblesse du dollar.
Concernant Shell, la clause de « force majeure », courante dans les milieux pétroliers et déjà invoquée par la major au Nigeria, permet à l’industriel de suspendre ses obligations contractuelles, telles que les livraisons de pétrole et de gaz, à la suite d’événements imprévus, sans encourir de pénalités.
Outre la situation au Nigeria, le marché s’inquiète des risques liés à une grève en cours dans la raffinerie écossaise de Grangemouth et du conflit social dans des terminaux pétroliers français. L’activité est restée perturbée hier sur les terminaux pétroliers de Marseille, la CGT ayant maintenu des arrêts de travail partiels avant la grève de demain contre la réforme des ports autonomes.
Ces foyers d’inquiétudes sur l’offre s’ajoutent à une série de facteurs haussiers, tels que l’attitude de l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPEP), qui persiste pour l’instant à ne pas relever ses quotas de production, en dépit des appels des pays consommateurs, et la faiblesse du dollar, qui pousse les investisseurs vers les matières premières, considérées comme des placements anti-inflation. Les pays consommateurs réclament une augmentation immédiate des quotas de production pour apaiser les craintes sur l’offre, principal facteur de hausse des prix. Le secrétaire général du cartel a toutefois indiqué que l’OPEP allait augmenter sa capacité de production de 5 millions de barils par jour d’ici à 2012 mais il s’agit d’une mesure de long terme ne pouvant influencer les cours.
La politique de contrainte sur l’offre menée par l’OPEP préoccupe d’autant plus les opérateurs que plusieurs pays non membres du cartel pétrolier peinent à maintenir leur cadence de production, en raison de l’assèchement de leurs gisements. La production pétrolière mexicaine a ainsi baissé de 7,8 % au premier trimestre 2008, tandis les exportations en volume ont diminué de 12,5 % par rapport à la même période de 2007, a informé hier la compagnie pétrolière mexicaine Pemex.
« Au niveau mondial, les forces principales en jeu n’ont pas changé. Du côté de la demande, la consommation chinoise demeure forte et a plus que compensé la faiblesse de la demande des pays de l’OCDE (...). Du côté de l’offre, la combinaison d’une offre faible hors-OPEP et d’une politique prudente de production de la part de l’OPEP devraient maintenir un rapport très serré entre production et consommation », résument les analystes de la banque Barclays Capital.
Inquiète de la flambée des prix, qui ont pris pas moins de 17 dollars depuis le début de l’année, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), qui représente les intérêts énergétiques des pays consommateurs, n’a pas exclu que les prix élevés du pétrole conduisent à une récession mondiale.

La monnaie européenne a atteint en début d’après-midi un nouveau sommet à 1,6002 dollar, poussée par l’inquiétude des marchés sur la santé de l’économie américaine, après la publication des chiffres des reventes de logements accusant une nouvelle faiblesse aux Etats-Unis.
L’euro a ainsi franchi pour la première fois le seuil de 1,60 dollar après avoir déjà enfoncé celui de 1,50 dollar le 26 février.
Le dollar avait remonté la pente en fin de semaine dernière, les investisseurs se mettant à espérer que le pire de la crise des « subprime » était derrière eux. Mais il s’est à nouveau affaibli hier soir après la publication des résultats décevants de la banque américaine Bank of America, en raison principalement d’une forte hausse des provisions pour créances douteuses et de dépréciations.
Les investisseurs gardent, à plus long terme, le regard fixé sur la prochaine réunion de la Réserve fédérale, les 29 et 30 avril, à l’issue de laquelle une nouvelle baisse des taux d’intérêt est attendue, ainsi que sur les chiffres de la croissance américaine qui doivent être publiés le 30 avril.
La Fed pourrait suivre la Banque centrale du Canada et assouplir une nouvelle fois sa politique monétaire.

A suivre demain 23 avril :
- aux Etats-Unis : les stocks hebdomadaires de pétrole
- en zone euro : les entrées en commandes dans l’industrie en février
- en France : les dépenses de consommation des ménages en mars
- au Royaume Uni : les Minutes du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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