Espagne : Un paquet de mesures contre le ralentissement économique
Article du 08/04/2008
Le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero a promis, lors du débat pour son investiture comme chef du gouvernement, d’approuver « à court terme » plusieurs mesures pour freiner le ralentissement de l’économie espagnole, notamment dans le secteur de la construction.
Il a cité parmi ces mesures « immédiates » sa promesse électorale d’appliquer une déduction de 400 euros à chaque contribuable assujetti à l’impôt sur le revenu, qui devrait être approuvée lors de la première réunion du conseil des ministres.
José Luis Rodriguez Zapatero a aussi promis « des mesures concrètes dans le secteur de la construction » comme « l’accélération de mise en marche de travaux publics » et « l’aide à la réinsertion sur le marché du travail des chômeurs issus » de ce secteur, en perte de vitesse après avoir longtemps été moteur de l'économie espagnole.
José Luis Rodriguez Zapatero, dont le parti a remporté les élections législatives du 9 mars avec une majorité relative de 169 députés, sur un total de 350, a aussi promis d’aider les familles en difficultés avec « l’extension du délai de remboursement des emprunts immobiliers ».
Le leader socialiste a également annoncé qu’il se réunirait prochainement avec les acteurs sociaux, entrepreneurs et syndicats, pour mettre en place un nouvel accord économique et social.
Malgré le ralentissement économique, « nous ne sacrifierons pas nos politiques sociales », a souligné José Luis Rodriguez Zapatero, maintenant sa promesse d’augmenter les pensions de retraite et salaires minimum. Il a estimé que « les marges budgétaires » accumulées ces dernières années sous forme d’excédents des comptes publics permettaient à l’Espagne de ne pas renoncer à son plan de cohésion social, un luxe que « peu de pays peuvent s’offrir ».
Après plusieurs années de croissance élevée accompagnée d’un repli du chômage, l’économie espagnole connaît ces derniers mois une nette décélération. Après une croissance de 3,8 % du PIB en 2007, le rythme devrait ralentir en 2008. La Banque d’Espagne table sur une croissance de + 2,4 % pour l’année en cours et de + 2,1 % pour 2009. « La crise aux Etats-Unis, les difficultés des marchés financiers et la hausse des prix du pétrole et de certains produits alimentaires qui s’ajoutent en Espagne au difficultés du secteur de la construction » vont faire « que le signe du début de cette législature sera moins positif qu’à la fin de la législature passée », a prédit José Luis Rodriguez Zapatero. « Mais après cette parenthèse transitoire, nous retrouverons les niveaux de la législature passée », a-t-il assuré, affirmant que l’économie espagnole était « en bonnes conditions pour affronter la crise mondiale ».