Alors que le FMI met en garde sur les motivations politiques des fonds souverains, la Chine tempère : China Investment Corporation (CIC) se veut transparent.
Il faut dire que la crise des « subprimes » a créé de véritables aubaines pour les fonds souverains du monde entier et plus particulièrement chinois.
En quête de placements rémunérateurs pour ses abondants capitaux, Pékin a profité des turbulences des marchés financiers américains pour y investir en masse. La jeune société d’investissement de l’Etat chinois, China Investment Corporation, a ainsi apporté 5 milliards de dollars à la banque américaine Morgan Stanley pour l’aider à rétablir ses fonds propres, mis à mal par les énormes dépréciations d’actifs résultant de son exposition au marché des crédits hypothécaires à risques.
Cet apport de fonds dans Morgan Stanley n’était pas le premier gros investissement de CIC. Le fonds souverain a, quasi dès sa création en septembre 2007, investi 3 milliards de dollars pour une participation minoritaire dans le fonds américain Blackstone.
Il faut dire que le CIC a de quoi faire avec près de 200 milliards de dollars dans ses caisses. Et la Chine possède 1 530 milliards de dollars de réserves de change. La marge de manoeuvre est grande pour l’une des premières économies de la planète, à la tête des premières réserves de change au monde, et qui ne représente pour le moment qu’un pour cent des investissements étrangers mondiaux.
D’autres investissements devraient sans nul doute être annoncés. D’un côté, ils peuvent être bienvenus. Le Fonds Monétaire International rappelle que les fonds souverains ont joué un rôle stabilisateur dans l’économie mondiale pendant la crise.
De l’autre, cette masse monétaire fait peur tout comme les ambitions de ceux qui la manient. Et le FMI de s’inquiéter de leur transparence et de leurs motivations politiques qui pourrait être « destructrices », estime son conseil d’administration. Pour apaiser ces craintes, le FMI propose de créer un « code de bonne conduite ».
Le chinois CIC semble vouloir devancer les attaques en prônant sa transparence. Lors d’une conférence organisée par le Crédit Suisse, l’un de ses vice-présidents n’a pas manqué de souligner que le CIC s’était fixé des objectifs de rendement mesurés, aux alentours de 5 %.
Reste que la stratégie chinoise en la matière est d’obtenir pour ces investissements des rendements supérieurs à ceux issus d’autres placements, notamment dans les fonds d’état américains, qui sont pour beaucoup alimentés par de l’argent chinois.
