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OGM : les députés débattent des conditions de culture

Article du 01/04/2008
Les députés rouvrent mardi, jusqu'au 3 avril, un débat qui promet d'être houleux sur les conditions de culture des OGM dans les champs français.
Les opposants aux organismes génétiquement modifiés espèrent que l'Assemblée nationale ouvrira le débat que le Sénat avait escamoté en première lecture sur les enjeux économiques et de société que posent les OGM, et appellent le gouvernement à reprendre la main sur ce texte, qui doit aussi permettre à la France de se mettre en conformité avec le droit européen.
Le 8 février, les sénateurs avaient adopté une version remaniée de ce projet de loi controversé, considéré comme le premier test législatif du Grenelle de l'environnement, qui garantirait en l'état le « droit de produire avec ou sans OGM » sans cependant répondre aux difficultés de coexistence avec les cultures conventionnelles.
Des manifestations « pour le droit de produire et consommer sans OGM » ont eu lieu dans plusieurs villes samedi, rassemblant au total plus de 25.000 personnes, selon la Confédération paysanne.
La commission des Affaires économiques de l'Assemblée a approuvé jeudi le projet de loi avec les seules voix de la majorité (UMP et Nouveau Centre), PS, PCF et Verts votant contre un texte visant « à légaliser la culture OGM » , selon le député socialiste Germinal Peiro.
« Le Sénat a soulevé un certain nombre de points, ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui ils sont cristallisés », assure la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui veut croire qu'une certain nombre de sujets « restent ouverts ». Elle cite la composition de la Haute autorité, transformée par le Sénat en « Haut conseil des biotechnologies », étrangement proche de la décriée Commission du Génie biomoléculaire (CGB).
Au-delà de la sémantique, il s'agit de décider s'il faut confier la gestion des OGM aux scientifiques, comme c'était jusqu'à présent le cas, ou donner une plus large place à la société civile.
« Après le passage au Sénat, c'est la catastrophe: tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut corriger le tir », juge Lylian le Goff, médecin et spécialiste des biotechnologies à la Fondation Nicolas Hulot (FNH) et la fédération France Nature Environnement.
« Le débat a été faussé par les aspects scientifiques », estime-t-il. « Il faut aujourd'hui réfléchir à la contamination que ça implique, et insister sur les vrais enjeux économiques et sociaux: la France a beaucoup à perdre en termes d'image de marque et de compétitivité de son agriculture, qui repose sur la variété de ses terroirs et sur les AOC » (appellations d'origine contrôlée).
La FNSEA, le principal syndicat agricole, a fait savoir qu'elle était prête à accepter une présence accidentelle de 0,9% d'OGM dans ses cultures, jugée inacceptable pour les producteurs de bio.
« J'espère que le gouvernement va reprendre les conclusions du Grenelle et se battre », confie Arnaud Apoteker, l'expert OGM de Greenpeace, pour qui « les députés se préparent à avaliser une contamination généralisée de l'agriculture ». Son organisation a comptabilisé 142 accidents de contamination en dix ans à travers le monde, dont 35% concernant le maïs.
« S'il s'agit des matières premières, c'est une course fatalement perdue pour la France face aux Etats-Unis ou à l'Argentine », ajoute-t-il.
Avant sa suspension, le maïs MON810, seul OGM cultivé en France, représentait moins de 1% du total des surfaces de maïs.
De son côté, le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), appelle de ses voeux un « débat équilibré », en regrettant « un amalgame entre des intérêts privés, qui sont probablement critiquables, et les OGM en général, qui sont vitaux pour l'avenir de notre agriculture, de notre agronomie, de la recherche, des nouveaux médicaments, bref des domaines où la France doit être présente ».

Francebourse.com, avec AFP
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