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Emploi : Miko, Kléber, Salomon, la France craint pour l’emploi industriel

Article du 19/02/2008

De Miko à Kléber-Michelin en passant par Ford à Bordeaux, les menaces pesant sur l’emploi industriel en France attisent l’inquiétude.
A trois semaines des municipales, les conflits suscités par l’annonce de centaines de suppressions d’emplois dans la sidérurgie par ArcelorMittal, à la cristallerie d’Arc, chez Miko à Saint-Dizier, et la fermeture de l’usine de pneus Kléber à Toul, de celle des skis Salomon à Rumilly et peut-être aussi des skis Rossignol (Quicksilver), ont placé le gouvernement en première ligne.
L’installation au cours du week-end d’un piquet de grève sur le site bordelais de Ford fait craindre que le nuage de mauvaises nouvelles économiques américaines ne s’arrête pas aux portes de l’Hexagone.
Obligé de jouer les médiateurs, le gouvernement est également sommé d’apporter des réponses de fond face à une hémorragie d’emplois continue dans l'industrie depuis 2001, quoique ralentie en 2007, et qu’il assurait vouloir stopper. « Notre pays doit garder des usines », avait promis le candidat Sarkozy. « Les délocalisations ne sont en aucune façon une fatalité. Votre mission est de le démontrer », déclarait-il en juillet, dans sa lettre de mission à Christine Lagarde.
Dimanche soir sur France 3, la ministre de l’Economie et de l’Emploi a assuré être « très attentive à ce qui se passe pour les salariés », « en veille permanente pour savoir quels pans industriels vont se créer, et lesquels vont disparaître ». Elle a mis en avant le triplement du crédit d’impôts recherche, voté l’été dernier, ‘mesure phare et déterminante’, même si elle ne porte pas tout de suite ses fruits en terme de nouveaux emplois. « Nous souhaitons améliorer la compétitivité de la France, aider les entreprises à être plus productives, les salariés à être mieux formés, plus adaptés aux évolutions de l’économie », a-t-elle déclaré.
Hier, c’était au tour du ministre du Travail, Xavier Bertrand, d’endosser les craintes des salariés : « une France sans industrie serait conduite à sa perte », « n’allons pas croire que ce sont uniquement les services qui offriront un avenir pour nos enfants ».
Depuis 2001, l'industrie française détruit plus d'emplois qu’elle n’en crée, entraînant plus d’un demi-million de pertes nettes d’emplois, selon l’INSEE. Cela tient à l’externalisation de certaines fonctions auprès de prestataires, toujours en France mais dont les effectifs gonflent les services.
Au-delà, le déficit du commerce extérieur (plus de 39 milliards d’euros en 2007) est symptomatique des difficultés à exporter d’une industrie qui délocalise de plus en plus. Même les ventes d’Airbus ne suffisent pas à compenser l’érosion dans les biens d’équipements.
A l’autre bout de la chaîne, les consommateurs plébiscitent les produits manufacturés importés de pays à faible coût de main d’œuvre.

Francebourse.com, avec AFP
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