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Etats-Unis : Le déficit dérape

Article du 05/02/2008

Une onéreuse guerre en Irak. Une crise financière malvenue et un remède coûteux. Il n’en fallait pas plus pour plomber le déficit de l’Etat américain. Une mauvaise nouvelle pour l’administration Bush dans sa dernière année au pouvoir et pour les candidats républicains à la Maison Blanche. Un argument de poids pour leurs adversaires démocrates alors que tout le monde attend avec impatience ce « Super Tuesday » au cours duquel doivent se prononcer plus de vingt Etats, en pleine course à l’investiture.
En termes chiffrés, le déficit américain va bondir à 410 milliards de dollars cette année. Il est attendu à 407 milliards l’an prochain. En pourcentage du PIB, cela représente une hausse considérable : de 1,2 % en 2007, on passera à 2,9 % en 2008 et à 2,7 % en 2009.
On est bien loin des 162 milliards en 2007 et encore plus loin de la situation budgétaire des Etats-Unis lors de la prise de pouvoir de George Bush. A son arrivée à la Maison Blanche, il avait trouvé un excédent budgétaire.
Mais ses programmes de baisses d’impôts, la lutte contre le terrorisme et les suites de la récession de 2001 ont rapidement fait passer les comptes dans le rouge. Cette année, le plan de relance économique promis par le président pour éviter une entrée en récession de la première économie mondiale va grever les comptes de la Nation. Ce plan devrait amputer les recettes de 125 milliards de dollars en 2008 et de 20 milliards en 2009, avant de se traduire par une petite hausse des rentrées au cours des années suivantes.
La Défense va aussi peser lourd sur le budget. Engluée dans la guerre en Irak, la présidence Bush va demander 515 milliards pour la Défense et 70 milliards supplémentaires pour les guerres en Irak et en Afghanistan. Cette somme ne couvrira toutefois que la première partie de l’année fiscale, jusqu’à l’arrivée de la prochaine administration en janvier 2009.
Enfin, quelque 5,8 milliards de dollars seront aussi consacrés aux réparations après le passage de l’ouragan Katrina fin 2005.
Au total, les dépenses vont augmenter de 6 % à 3 107 milliards de dollars et les recettes de 7,1 % à 2 700 milliards de dollars. George Bush a demandé au Congrès pour la prochaine année budgétaire (octobre 2008/septembre 2009) une enveloppe totale dépassant pour la première fois les 3 000 milliards de dollars. Il avait déjà été le président faisant tomber la barrière des 2 000 milliards, en 2002.
La Maison Blanche se fait fort cependant de ramener le budget à l’équilibre à l’horizon 2012, notamment en maintenant la hausse des dépenses discrétionnaires, hors sécurité, en dessous de 1 %. Pour 2009, la hausse prévue est de 0,3 % seulement (contre + 8,2 % pour les dépenses discrétionnaires liées à la sécurité). Cette progression a minima appelle des « choix difficiles », a reconnu le gouvernement qui a taillé dans 151 programmes jugés inefficaces, pour une économie de plus de 18 milliards de dollars. Le gros des coupes sera fait dans les programmes sociaux (éducation, logement, santé) mais les chemins de fer et certains programmes de la NASA verront aussi leurs subsides diminuer. Enfin, l’administration compte initier un vaste ralentissement des dépenses d’assurance publique pour les retraites ou la santé pour économiser 16 milliards dès 2009 et quelque 619 milliards sur dix ans.
Il est toutefois peu probable que ces coupes soient votées par le Congrès à majorité démocrate, surtout au cours d’une année électorale. Le casse-tête financier est loin d’être réglé.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP

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