Aujourd’hui un détenu sur dix bénéficie d’un aménagement de peine. « C'est 40 % de plus qu'il y a un an », a indiqué vendredi la garde des Sceaux Rachida Dati devant les magistrats de l'USM (Union syndicale des magistrats). Placements en semi-liberté, libérations conditionnelles, bracelets électroniques… Ces aménagements permettent non seulement de lutter contre la récidive mais aussi de préparer le détenu à sa sortie de prison.
En septembre 2004, 2 000 condamnés sur 37 000 bénéficiaient d'un aménagement de peine. En septembre 2007, ils étaient 4 400 pour 44 000 condamnés.
Après avoir suscité de nombreuses réserves, le bracelet électronique connaît un succès grandissant. 2 100 personnes sont actuellement placées sous bracelet et 3 000 sont prévus dans les prochains mois.
Aujourd’hui, les personnes condamnées à de courtes peines se voient très souvent proposer ces alternatives, sans passer par la case prison. Mais la libération conditionnelle pour les condamnations plus lourdes, pouvant être envisagée dès la moitié de la peine, - comme a pu en bénéficier le chanteur Bertrand Cantat - reste utilisée avec prudence par les magistrats.
C’est au juge d'application des peines que revient la décision finale de permettre ou non à un condamné de bénéficier d’un aménagement et d’une sortie de prison avant l’heure.
Mais aujourd’hui encore, l’opinion publique reste réservée. Car derrière ces aménagements de peine, au-delà de la lutte contre la récidive et de la préparation à la sortie, se cache une autre raison plus pragmatique : le désengorgement d’établissements pénitentiaires souffrant d’une surpopulation carcérale.