Au-delà de la portée symbolique du refus du nouveau Président de la République, Nicolas Sarkozy, d’accorder une grâce collective pour le 14 juillet, l’absence de cette bouffée d’air annuelle pose cruellement le problème de la surpopulation carcérale.
La France compte 61 810 détenus - un record depuis trois ans – pour 50 557 places effectives ; Et il n’est pas rare de voire plus de quatre prisonniers cohabiter dans des cellules prévues pour moins d’hommes. Déjà, en 2003, un rapport du Comité européen de prévention de la torture avait fait état de « traitements inhumains et dégradants » dans les prisons françaises, conséquences de leur surpopulation.
Pour les associations qui militent en faveur de l’amélioration des conditions de détention des prisonniers, la décision de Nicolas Sarkozy couplée aux projets de loi sur la récidive présenté par Rachida Dati et qui entend créer des peines plancher et mettre fin à « l’excuse de minorité » pour les mineurs multirécidivistes de plus de 16 ans, risquent encore d’aggraver la situation. Ainsi,Patrick Marest, le délégué national de l’Observatoire international des prisons, insiste-t-il sur « l’effet boomerang » de la politique pénale et carcérale du gouvernement.
Certains syndicats de magistrats redoutent également que cette loi ne remplisse davantage les prisons.
Construire de nouvelles prisons ? La solution avancée par le Premier ministre François Fillon est, elle aussi, loin de satisfaire tout le monde. La construction des 13 000 places supplémentaires décidée en 2002 devrait être achevée en 2011 : près de 63 500 seront alors disponibles.
L’administration pénitentiaire prévoit 67 000 détenus au printemps 2008.