Justice : Bertrand Cantat en libération conditionnelle
Article du 15/10/2007
Le chanteur Bertrand Cantat , condamné à huit ans de prison pour avoir porté en 2003 des coups mortels à sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, bénéficiera d'une libération conditionnelle à compter de mardi, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
La libération de Bertrand Cantat, 43 ans, qui devra « s'abstenir de toute intervention publique » relative à l'affaire, « interviendra effectivement le 16 octobre », a annoncé un communiqué du procureur de la République, Paul Michel.
Le vice-président du tribunal de grande instance de Toulouse, chargé de l'application des peines, Philippe Laflaquière, « a fondé sa décision notamment sur les efforts de réadaptation sociale faits par le condamné ainsi que sur ses perspectives de réinsertion sociale et professionnelle », a souligné le communiqué.
« Le parquet de Toulouse ne s'était pas opposé à cette demande (de libération conditionnelle) lors du débat contradictoire organisé le 20 septembre » au centre de détention de Muret (Haute-Garonne), où le chanteur est détenu depuis fin septembre 2004, a rappelé le procureur.
Deux obligations spécifiques ont été imposées au chanteur aux termes du jugement. Il devra notamment « s'abstenir de diffuser tout ouvrage ou oeuvre audiovisuelle dont il serait l'auteur ou le co-auteur et qui porterait, en tout ou partie, sur l'infraction commise et de s'abstenir de toute intervention publique relative à cette infraction ».
Bertrand Cantat devra également « se soumettre à des mesures d'examen, de contrôle, de traitement ou de soins appropriés à son état, à savoir la poursuite de la prise en charge psychothérapeutique suivie en milieu carcéral ».
Il restera soumis aux mesures de contrôle jusqu'au 29 juillet 2010, a ajouté le communiqué du procureur, en précisant que le juge de l'application des peines de Mont-de-Marsan (Landes), où le chanteur est domicilié, serait chargé du suivi de la mesure de libération conditionnelle.
Figure emblématique et parolier de Noir Désir, Bertrand Cantat avait été condamné le 29 mars 2004 à Vilnius (Lituanie), où il avait été incarcéré, avant d'être transféré à Muret le 28 septembre 2004.
Lors de son procès, Bertrand Cantat avait reconnu avoir donné quatre violentes gifles à Marie Trintignant pendant une dispute, au cours de la nuit du 26 au 27 juillet 2003, dans les derniers jours de tournage d'un téléfilm, « Colette ». L'actrice était décédée le 1er août.