Jeudi noir pour les usagers des transports en commun
Article du 18/10/2007
La situation était contrastée en ce matin de grève des transports en commun.
A la SNCF, comme prévu, moins de 5 % des trains circuleront par rapport à un jour normal, prévient Guillaume Pepy, directeur général exécutif. Rares seront les TGV à se mettre en marche aujourd’hui. Ce matin, le seul train reliant Marseille à Paris est parti vers les 7h30. Aujourd’hui il ne faudra compter que sur 46 TGV sur 700, entre Paris et la province, dont aucun au départ ou en provenance de Paris-Nord. En revanche, la SNCF a prévu la circulation sur son réseau national de 8 Eurostar (Paris-Londres) sur 10, et de 6 Thalys (Paris-Bruxelles, Paris-Amsterdam, Paris-Cologne) sur 10.
Du côté des TER et des Transiliens, les perturbations sont là encore fortes, malgré la mise en place par la SNCF de bus de substitution. Aucun train ne circulera entre Paris et l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle par exemple. Orly-val fonctionnait en revanche ce matin, selon une source aéroportuaire. Le transport aérien ne devrait pas être perturbé.
A Metz, les bus circulaient normalement tout comme à Rennes, Nantes et Brest par contre à Nancy le trafic n’était assuré qu’à 44 % et à Rouen à 70 % et perturbé à Bourges et Tours.
En Ile-de-France et à Paris, régions d’autant plus touchées que les transports en commun sont très majoritaires, il y a eu au réveil de bonnes et de moins bonnes surprises.
Le trafic automobile était semble-t-il guère plus chargé qu’un jeudi normal, même si l’on a compté quelques 230 kilomètres de bouchon. Les Franciliens ont anticipé la grève et les embouteillages en partant plus tôt voire en ne se déplaçant pas. Beaucoup ont en effet devancé les tracas en posant de RTT.
Pour les autres actifs, la situation était plus stressante ce matin. Dans la capitale, certains métros fonctionnaient bien tôt ce matin, malgré le passage d’une rame sur deux ou trois. D’autres lignes étaient plus problématiques, avec seulement une rame sur six. Enfin, certains stations parisienne ont été radicalement fermées, aucun métro ne circulant sur les lignes en question. Seule la ligne 14, entièrement automatisée, donc sans conducteur de train, fonctionnait comme à l’accoutumée.
Pas de RER A ni B dans Paris. Seuls quelques trains de banlieue sur des tronçons bien précis ont acheminé ce matin des travailleurs habitant en banlieue vers Paris.
Du côté des bus, le trafic minimal est à prévoir, avertit la RATP sur son site web actualisé très fréquemment. Moins d’un bus sur dix devrait rouler dans Paris. Ce matin, à l’heure de pointe, sur le boulevard Réaumur, les couloirs de bus étaient bien vides.
En revanche, la circulation des deux-roues et des vélos s’est renforcée. Les Vélib’ ont été pris d’assaut et seuls les lève-tôt ont eu la chance de pouvoir prendre aux bornes une bicyclette pour leur trajet, avec une question en tête : allaient-ils trouver une station Vélib disponible pour déposer l’engin une fois arrivés à bon port.
Reste que les rues de Paris revêtaient un certain charme ce matin. Les Parisiens ayant opté pour la marché à pied sous un beau ciel bleu.
Ce soir, ils devront s’inquiéter du retour au bercail. Des perturbations sont à prévoir jusqu’à demain matin voire midi. Si le mot d'ordre de grève a été lancé par les huit syndicats de la SNCF, trois d’entre eux ont déposé un préavis pour une grève reconductible de jour en jour en assemblées générales. Seuls dix trains Corail doivent circuler aujourd’hui, un retour progressif à la normale étant espéré à partir de demain 16h00. Et le trafic restera réduit demain matin.
Cette grève devrait donc être la plus suivie depuis 12 ans, depuis le mouvement de 1995 qui avait paralysé la France pendant plusieurs semaines. Il s’agit aussi de la première mobilisation syndicale d’envergure qu’affronte Nicolas Sarkozy.
Après ce jeudi noir, ce sera au tour des négociations. Les fédérations syndicales de la SNCF doivent se revoir lundi prochain pour décider de la suite à donner à ce qui constitue une épreuve du feu social pour Nicolas Sarkozy.