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Les transports seront peu communs jeudi

Article du 17/10/2007

Vive le transport alternatif demain pour une journée de grève qui s’annonce massive. Vélo, covoiturage, stop … les usagers des transports en commun vont vraisemblablement devoir faire preuve d’ingéniosité et de patience pour se déplacer demain.
Le mouvement de grève pour protester contre la réforme des régimes de retraites spéciaux devrait déjà handicaper les transports dès ce soir 20 heures. Et ce jeudi matin devrait s’annoncer noir dans les gares et les stations de métro.
La RATP et la SNCF ont prévu de tenir leurs usagers informés tout au long de ces deux jours. Mais d’ores et déjà, les annonces des syndicats grévistes laissent présager de sérieux difficultés. Ce matin, dans les couloirs de la station de RER C de Saint-Ouen les travailleurs pouvaient même lire sur des affichettes de papier que la station en question ne serait pas desservie jeudi.
La RATP - où les huit syndicats appellent aussi à la grève - prévoit un trafic « très fortement perturbé ». Les lignes de RER A et B ainsi que de métro 4,6 et 9 sont généralement les plus touchées par les débrayages. Nombre de rames devraient donc être supprimées à partir de ce mercredi soir. Le journal 20 Minutes évoquent même la fermeture de lignes de métro. Les bus de Paris et d’Ile-de-France qui circuleront devraient être bondés. Et les Vélib’ à Paris pris d’assaut dès potron-minet.
Du côté de la SNCF, seuls 46 TGV sur environ 700 en temps normal, 8 Eurostar sur 10 et 6 Thalys sur 10 circuleraient jeudi sur le réseau national. Pour la première fois depuis 1995, les huit syndicats de l’entreprise publique appellent en effet ensemble à la grève, pour défendre leurs régimes spéciaux, mais aussi l’emploi et le fret. Le trafic des TER sera très perturbé dans toutes les régions.
La CGT Transports a même annoncé des « recours éventuels à la grève » dans le privé, comme Air France et Aéroports de Paris.
Outre les transports en commun, les cinq fédérations de l’Energie ont appelé à débrayer, sans conséquence toutefois pour les particuliers. Mais la soixantaine de manifestations régionales programmées pourraient perturber la circulation dans les villes concernées. Des perturbations sont ainsi à prévoir dans les transports de 27 villes, dont Lyon, Toulouse, Montpellier ou Nancy.
A Paris, un grand défilé intersyndical est organisé pour « contraindre le gouvernement à s’asseoir de nouveau à la table de négociations ».
Les appels à la mobilisation déborderont sans doutes les secteurs concernés par les régimes spéciaux, dont les 500 000 salariés passeront progressivement d’ici 2012 à 40 ans de cotisation, contre 37,5 ans aujourd’hui. La journée d'action cristallise en effet les mécontentements, comme à l’ANPE, La Poste, ou dans la Fonction publique, où la CGT et Solidaires appellent à la grève contre « la casse du service public ». La centrale de Bernard Thibault prévoit ainsi une centaine d’arrêts de travail dans la métallurgie.
Dans l’éducation, où des appels locaux à la grève ont été lancés par la FSU, peu d’écoles primaires devraient toutefois être fermées mais des enseignants de collèges et lycées pourraient être absents dans six académies, dont Paris.

Une grève mal vécue même si son motif est bien vu

Cette première épreuve de force du président Sarkozy en matière sociale ne fait pas l’unanimité. Une majorité de Français (55 à 61 %) ne juge pas « justifiée » la grève, selon des sondages BVA-Figaro-LCI et Ifop-Métro. Selon un autre sondage CSA-L’Humanité, « 54 % des Français se déclarent favorables à la journée d’action et de grève de jeudi ».
Il faut dire que le motif même du mouvement social reste assez mal perçu. Selon l’Ifop-Métro, 82 % des personnes interrogées se disent favorables à l’alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général. Pour 77 %, cette réforme est jugée urgente car « dans un proche avenir il y aura de moins en moins d’actifs pour payer les pensions de retraite ». A l’inverse, 22 % estiment que cette réforme n’est pas « très urgente » car « c’est le chômage qui pèse sur les régimes de retraite ».
Au-delà de ce cliché d’instantané, ce sondage nous informe que les Français ont mûri sur la question des retraites, souligne le gratuit Métro. « 62 % seraient prêts à accepter pour tous une augmentation de la durée de cotisation au-delà des 40 années requises, alors que moins d’un Français sur deux exprimait un tel avis il y a quatre ans »
Car l’après 18 octobre est déjà dans les têtes. Au gouvernement, on attend de « jeudi noir » avec « sérénité, écoute et détermination », a assuré mardi son porte-parole. « Il y a des réformes dont chacun sait qu’elles doivent être mises en oeuvre et qui ne l’ont pas été. Eh bien, nous allons le faire tranquillement mais fortement », a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une allocution prononcée à la mairie de Bordeaux.
Mais bien que Xavier Bertrand, le ministre du Travail, soit convaincu que l’ « on ne peut pas se passer de la réforme », l’appréhension et le souvenir du mouvement de 1995 sont bien là.
Chez les syndicats, des réunions sont déjà prévues pour décider de la suite à donner à ce mouvement. Tous les syndicats de fonctionnaires ont rendez-vous lundi pour décider d'une éventuelle action « à la mi-novembre ». Le même jour, six fédérations de cheminots, dont la CGT, se réunissent également pour décider d’une nouvelle grève, éventuellement reconductible, « si aucune réponse satisfaisante n’était apportée » à la mobilisation de jeudi.
Sud Rail, FO et la FGAAC (conducteurs) ont déjà opté pour une grève reconductible et certains syndicats CGT-cheminots, débordant leur fédération, ont fait de même à Lyon, Marseille et Paris-Nord.

Francebourse.com - Alexandra Voinchet, avec AFP


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