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Chine : une croissance débridée

Article du 06/09/2007
La croissance économique chinoise est-elle en surchauffe ?
Une croissance de 11,9 % du PIB sur un an au deuxième trimestre 2007, selon le rapport du Bureau national de la statistique, qui rappelle les records de 1994, lorsque la progression du PIB chinois pour toute l’année avait été de 13,1 %.
Un taux d'inflation au plus haut depuis dix ans qui a bondi de 5,6 % en juillet dernier et qui dépasse largement l'objectif annuel de 3 % fixé par le gouvernement.
Des prix de l’alimentation qui ne cessent de flamber (+15,6 %) et représentent désormais le tiers environ du budget des ménages chinois (contre 15 % environ aux Etats-Unis).
Un excédent commercial de 24,36 milliards de dollars en juillet, en hausse de 66,7 % sur un an. La Chine pourrait même détrôner l’Allemagne (PIB de 2 900 milliards de dollars fin 2006) comme troisième économie mondiale à la fin de l’année, après avoir dépassé la Grande-Bretagne et la France en 2005.
Des exportations en augmentation de 34,2 % sur un an, sur les sept premiers mois de l’année. De quoi ravir la place de deuxième exportateur mondial aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année.
Un indice composite de la place de Shanghai qui a 130 % en 2006 et pourrait bien faire encore mieux cette année.
Si le miracle de l’économie chinoise peut faire rêver, les chiffres ramènent à une réalité plus ambiguë. La Chine ne frôlerait-elle pas le surrégime ?
Pékin accumule les années de croissance du PIB à deux chiffres et, malgré les récentes prises de conscience qu’une croissance trop forte et déséquilibrée - balance des paiements déséquilibrée, liquidités excessives, dépendances vis-à-vis des partenaires commerciaux, taux d’épargne le plus élevé au monde, dépenses sociales mal réparties - comporte des risques, les autorités ne cachent pas leur fierté.
« Pour savoir s’il y a ou non surchauffe d’une économie, il ne faut pas seulement prendre en compte le taux de croissance de cette économie, mais aussi voir si l’offre et la demande sont en équilibre », explique Bi Jingquan, vice-président de la Commission nationale de développement et de réforme. « Il n’existe pas d’augmentation des prix importante et régulière qui s’expliquerait par une demande fortement excédentaire. Il n’y a donc pas d’inflation préoccupante. » Au final, selon le responsable chinois, « l’économie fonctionne actuellement de manière stable » même si – petit bémol – « soyons réaliste : le taux de croissance économique est évidemment très élevé. Nous sommes face, à la fois, à la possibilité et au risque d’une surchauffe ».
Le gouvernement a récemment prôné des mesures pour éviter la surchauffe, dont deux hausses des taux d’intérêt, cinq hausses des taux de réserves obligatoires des banques et des mesures fiscales pour tenter de freiner ses exportations, mais aucun secteur de l’économie chinoise n’a encore vraiment ralenti.
La Chine souhaite une croissance qui dépend moins des exportations et plus de la consommation intérieure, et soit plus respectueuse de l’environnement (la croissance chinoise est vorace en ressources énergétiques et relativement polluante).
Ces mesures ne sont pas sans provoquer des frictions avec ses deux principaux partenaires commerciaux, les Etats-Unis et l’Union européenne. La Chine reste bel et bien « l’atelier du monde ».
Washington et Bruxelles n’en finissent pas d’accuser Pékin de maintenir le yuan sous-évalué, ce qui revient à subventionner illégalement les produits chinois à l'étranger.
D’un côté, la sous-évaluation du yuan est depuis de longs mois la raison du déficit commercial américain. De l’autre, cette situation est à l’origine du gigantesque excédent de la Chine.
Pékin observe de près les fluctuations de sa monnaie car les autorités refusent de voir le cours du Yuan s’apprécier fortement par rapport au Dollar, comme il devrait le faire compte tenu du contexte économique, et affirment qu’une réévaluation trop brutale aurait de graves conséquences, notamment sociales.
Pour autant, ce statu quo semble difficile à tenir à long terme. Premier risque : celui d’une bulle et d’une contagion aux autres monnaies de la région. Et à terme « un atterrissage brutal de l’économie chinoise », prévient le Trésor américain.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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