Les soldes d’été ne commencent que le 25 juin prochain mais déjà les commerçants tentent de saisir l’opportunité pour doper leur chiffre d’affaires en berne en raison de sérieuses méventes liées à une météo peu clémente et à une conjoncture morose qui poussent le consommateur à retarder les achats de vêtements.
De nombreuses boutiques ont donc déjà commencé à brader les vêtements, parfois jusqu’à 50 %. Ces promotions et les soldes d’été ne devraient pas pour autant compenser les méventes, craignent cependant les spécialistes du secteur. Pour Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l’habillement, qui représente de grandes chaînes comme Zara, Celio ou Benetton, les facteurs économiques ainsi que les arbitrages des consommateurs en faveur des nouvelles technologies (téléphones portables, jeux vidéo) devraient peser sur la consommation de textile cette année mais aussi en 2009, un renversement de tendance par rapport à 2007.
L’an dernier, la consommation d’habillement a progressé de 1,7 % en valeur, selon l’Institut français de la mode. Malgré une météo estivale maussade, le secteur a été porté par un optimisme général, lié aux élections présidentielles et aux promesses d’amélioration du pouvoir d’achat. Le budget de textiles et chaussures des ménages français a augmenté de 22 euros en 2007, à 715 euros, et la part de foyers « à la recherche des magasins les moins chers » a baissé de 5 %, selon le cabinet Worldpanel.
Or, depuis le début de cette année, les ventes en volumes et en valeur baissent de 3,5 % selon l’IFM, par rapport à la même période en 2007. Sur le seul mois d’avril, le chiffre d’affaires a baissé de 8 % en valeur et de près de 7 % en volumes par rapport à avril 2007. Toutes les chaînes de distribution (boutiques d’indépendants, hypermarchés, chaînes, vente à distance) pâtissent de la morosité ambiante, en dehors des grands magasins qui dopent leurs ventes grâce aux touristes.
Les commerçants misent donc sur les soldes qui viennent mais qui s’annoncent plus intéressantes pour les acheteurs que pour les vendeurs. Le projet de loi de modernisation de l’économie (LME), examiné cette semaine à l’Assemblée nationale et au Sénat le 30 juin, autorise les commerçants à choisir librement deux semaines de soldes par an, en plus des deux périodes fixes nationales en été et en hiver, qui seront réduites de six à cinq semaines.
Les soldes sont les seules périodes de l’année où les commerçants sont autorisés à revendre à perte, c’est-à-dire en dessous du prix auquel ils ont eux-mêmes acheté.
Elles démarrent le 25 juin et prennent fin six semaines plus tard.
