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Défense : Une profonde réforme des armées est attendue

Article du 09/06/2008

Une publication très attendue : le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale sera présenté le 17 juin prochain. En attendant, Nicolas Sarkozy a pris sa plume pour s’adresser aux 320 000 militaires français et justifier la réforme « de grande ampleur » des armées. « Parce que vous êtes les premiers concernés, il m’a semblé important de m’adresser personnellement et directement à vous », écrit le chef de l’Etat, chef constitutionnel des armées. Réaffirmant sa « confiance » au ministre de la Défense Hervé Morin pour « mener » cette réforme, le président la justifie par « un monde qui a profondément évolué sous l’effet de la mondialisation » et « dans lequel la séparation traditionnelle entre sécurité intérieure et sécurité extérieure s’est estompée ».
La réforme, « longtemps repoussée », se traduira « par le regroupement de nos bases et de nos régiments, par des économies sur le soutien et des réductions d’effectifs », confirme-t-il. Cette réforme, ajoute le président Sarkozy, est « nécessaire pour que la France conserve un outil de défense et de sécurité nationale à la hauteur de ses ambitions ».
Il assure que « les économies dégagées seront intégralement réinvesties dans la défense » et que son budget « ne baissera pas ». Le Livre blanc veut répondre à un certain nombre de défauts et de lourdeurs structurelles du secteur alors que le gouvernement chercher à optimiser ses budgets

Le pétrole cher handicape aussi la Défense

Par ailleurs, la conjoncture pèse aussi sur la Défense. Le secteur n’est pas exempt des conséquences du renchérissement du pétrole. Flambée des cours du brut: les armées françaises se mettent au régime sec.
Plutôt gloutonne quand il s’agit de gazole, la marine nationale a annulé trois missions « importantes mais pas essentielles » prévues cet été pour minimiser les effets de la flambée des cours du pétrole. La marine n’entend pas en rester là. Selon le capitaine de vaisseau Jérôme Erulin, chef du Sirpa Marine, une « politique de gestion du gazole portant à la fois sur la gestion des stocks et le choix des points de ravitaillement est en cours d’élaboration ». « Le principe est d’aller dans les ports où le gazole est le moins cher et d’adapter certaines exigences de gestion des stocks opérationnels à la possibilité de s’approvisionner au meilleur prix », explique ce porte-parole.
Du côté des aviateurs, le Sirpa Air assure que, « pour l’instant », l’envolée des cours n’a « pas d’influence sur les missions » tout en reconnaissant que « si des efforts sont demandés, ils seront faits ».
Même son de clairon du côté de l’armée de terre qui se dit « dans une phase d’étude » et qui a déjà « demandé un maximum de rationalisation des déplacements » et remplit ses « soutes dès qu’il y a une baisse des cours ».
La consommation de pétrole des armées au regard de la consommation française reste modeste avec près de 1,5 % du total, un ratio que l’on retrouve aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne.
« En 2005, les armées dépensaient 650 millions d’euros environ pour un pétrole à 55 dollars du baril en moyenne, aujourd’hui, avec un baril à 120 dollars, la facture s’est alourdie de 300 millions » ; selon un expert proche du dossier.
Des mesures d'économie ont déjà été prises. Selon Hubert Sansot, ingénieur en prospective à la Délégation générale pour l’armement (DGA), « en dix ans, de 1996 à 2006, le ministère a réduit sa consommation de carburants de 28 % ». Depuis plusieurs années, les armées s’appuient, comme les compagnies aériennes civiles, sur des « instruments financiers de couverture » pour amortir les variations de cours.
Autre sources d’économie, selon Hubert Sansot : « une conduite souple mise en oeuvre depuis des années dans le domaine naval et, pour l’armée de l’air, une réduction des entraînements au minimum raisonnable ». Sur les véhicules terrestres, précise-t-il, ces « bonnes pratiques » ont permis de réaliser près de 15 % d’économies.

La Défense, un sujet transnational

Reste que la Défense n’est pas un sujet franco-français. Nicolas Sarkozy doit d’ailleurs retrouver dans la journée Angela Merkel pour en parler, à l’aube de la présidence française de l’Union Européenne qui débute le 1er juillet.
Outre un sommet bilatéral informel entre le président français et la chancelière allemande, se réuniront le conseil commun de défense et de sécurité et le neuvième conseil des ministres franco-allemand depuis 2003.

Francebourse.com, avec AFP
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