La Bourse de Paris s’est installée sous les 5 000 points cet après-midi, pénalisé par des prises de bénéfices, quelques publications décevantes, et un début de séance contrasté à Wall Street.
Le CAC 40 a terminé en baisse ce soir, reculant de 0,71 % à 4 977,10 points.
La Bourse de New York restait dans le rouge en matinée, toujours les yeux rivés sur la banque centrale (Fed), qui doit se prononcer demain sur ses taux d’intérêt. Face à l’intensification de la crise, la Fed a entamé mi-septembre un cycle de réduction des taux d’intérêt pour desserrer l’étau du crédit et éviter que l’économie américaine entre en récession. Son taux directeur est actuellement fixé à 2,25 %. Les investisseurs tablent sur une nouvelle baisse de ce taux de 0,25 % et pensent que la Fed indiquera une pause monétaire. Ce scénario serait un signe, avancent-ils, que le pire de la crise est passé et que l’institution mise sur une relance de l’économie au second semestre.
A 17h30, le Dow Jones cédait 0,40 % à 12 820,13 points et le Nasdaq Composite 0,24 % à 2 418,67 points.
Wall Street a également réagi négativement aux résultats trimestriels inférieurs aux attentes de l’émetteur de cartes de crédit Visa, entré en Bourse le 19 mars, et au rejet par la FDA, agence américaine des médicaments, du dossier d’autorisation déposé par le groupe pharmaceutique Merck pour un nouveau traitement contre le cholestérol, quelques semaines après une remise en cause de l’efficacité du Vytorine.
Première statistique tombée ce matin : le moral des ménages français reste en berne. Il a encore baissé de un point en avril à - 37, touchant un nouveau plus bas de son histoire, en données corrigées des variations saisonnières, a annoncé l’INSEE.
Les perspectives d’évolution du niveau de vie en France se dégradent en avril (de - 40 à - 43). En revanche, l’opinion des ménages sur l’évolution passée du niveau de vie en France s’améliore par rapport à mars (de - 71 à - 69).
Concernant la situation financière personnelle des ménages, leur opinion sur son évolution passée s’améliore (- 30 à - 29). Le solde sur l’opportunité de faire des achats importants reste stable, à - 28. Les ménages français sont à l’inverse plus pessimistes sur leur situation personnelle future.
Les ménages sont plus optimistes concernant leur capacité future à épargner. Leur opinion sur l’opportunité d’épargner évolue peu (25 à 24). Le solde sur la situation financière actuelle des ménages baisse légèrement (13 à 12).
Concernant les prix, les ménages sont un peu moins nombreux qu’en mars à estimer que les hausses de prix ont été fortes sur le passé. En revanche, leurs anticipations d’inflation sont supérieures à celles du mois précédent.
En avril, l’opinion des Français sur les perspectives d’évolution du chômage s’améliore assez nettement, relève l’INSEE.
En France toujours, les mises en chantier de logements ont baissé de 9,9 % entre janvier et mars, à 92 110 unités, ont annoncé les services de l’Equipement du ministère de l’Ecologie. Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier reste stable, à 426 184 unités.
Les mises en chantier de logements individuels reculent cependant fortement sur les trois derniers mois (- 22,4 % et - 5,6 % sur un an), à 34 344 unités. Les logements collectifs connaissent en revanche une progression de 3,4 % sur le trimestre, à 42 553 unités, et atteignent « un niveau exceptionnel » sur un an, progressant de 7,2 %, à 184 972 unités.
Quant aux locaux autres que les logements (bâtiments industriels et agricoles, bureaux et commerces notamment), leurs mises en chantiers ont reculé entre janvier et mars de 14,9 %, à 8,9 millions de mètres carrés.
Les permis de construire ont chuté de 15,5 %, à 120 528 unités durant le premier trimestre.
Sur les 12 derniers mois, le nombre de permis recule de 8,8 %, à 526 717.
Autre statistique que l’on attendait aujourd’hui pour les Etats-Unis : l’indice de confiance des ménages du Conference Board pour avril. Cette confiance des consommateurs a continué de baisser en avril mais un peu moins que prévu à 62,3 points, contre 61 points attendus. L’indice tombe ainsi à son niveau le plus bas depuis mars 2003, reflet notamment des craintes entourant le marché du travail, pour lequel les Américains dressent le plus mauvais diagnostic depuis l’automne 2004. L’indice était de 65,9 en mars (révisé de 64,5,) et de 76,4 en février.
Aux Etats-Unis toujours, les ventes hebdomadaires des chaînes de magasins ont rebondi de 0,9 % lors de la semaine achevée le 26 avril par rapport à la précédente, dans l’anticipation des remises d’impôts, un signe de bon augure pour la consommation américaine.
En revanche, sur le front immobilier, les prix des logements ont enregistré leur quatorzième mois consécutif de baisse en février, accusant un recul de 12,7 % sur un an, selon l’indice S&P/Case-Shiller mesurant les prix dans les vingt plus grandes agglomérations américaines.
Parmi les déclarations du jour, on relèvera les propos du président américain George W. Bush pour qui l’économie des Etats-Unis est « très lente », alors que l’on attend demain les chiffres du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre. Les analystes s’attendent à une croissance très faible, de l’ordre de 0,5 % en rythme annuel. Une majorité d’économistes juge que l’économie américaine est sur le point d’entrer en récession voire qu’elle a déjà plongé dedans. George Bush a répété que les temps étaient « durs » pour l’économie américaine, tout en refusant de dire si elle répondait ou non aux critères de la récession.
A suivre demain 30 avril :
- aux Etats-Unis, la publication de l’indice PMI de Chicago pour le mois d’avril, les données avancés du PIB du premier trimestre, les résultats de l’enquête ADP de l’emploi dans le secteur privé pour avril, les stocks de pétrole hebdomadaires et la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale.
- en zone euro, le taux de chômage du mois de mars et aux prix à la consommation en avril (estimation rapide).
- en France : la confiance dans l’industrie et la confiance des ménages en avril.
- au Royaume-Uni et en Espagne idem.
- en Allemagne : la publication de la confiance dans l’industrie et la confiance des ménages en avril s’ajoutera celle du taux de chômage et du nombre de demandeurs d’emploi en mars.
