Logement : 250 millions d'euros pour les sans-abri et les mal-logés
Article du 29/01/2008
Le Premier ministre François Fillon a annoncé mardi une enveloppe de 250 millions d'euros pour 2008 et un plan pluriannuel pour tenter de résoudre les problèmes des sans-abri et des mal-logés.
Le plan comportera la création d'un poste de préfet qui coordonnera sur le terrain « toutes les actions de lutte contre les problèmes des sans-abri », a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec les associations.
François Fillon les a reçues mardi pour évoquer les pistes avancées par le député Etienne Pinte (UMP/Yvelines), chargé en décembre d'étudier les moyens pour que « plus personne ne soit contraint de dormir dans la rue ».
Selon le Premier ministre, l'enveloppe « nouvelle » de 250 millions d'euros pour l'année 2008 marque « une augmentation de 25% des crédits ».
Autre annonce : dans les villes « qui n'appliquent pas la loi SRU (faisant obligation de construire au moins 20% de logements sociaux, ndlr), les nouveaux programmes de construction devront comprendre 30% de logements sociaux ».
Les associations, qui avaient évalué les besoins entre 1,5 et 1,7 milliard d'euros, se sont déclarées « très déçues » par le niveau financier de ces différents engagements.
« Nous n'avons pas été entendus en ce qui concerne le saut qualitatif et quantitatif que nous avions demandé en matière d'hébergement et de logement », a déclaré Patrick Doutreligne, secrétaire général de la Fondation Abbé Pierre à sa sortie de la réunion.
Augustin Legrand, des Enfants de Don Quichotte, a fait part de sa « colère froide », et affirmé que tout dépendrait, une nouvelle fois, de la « mobilisation des associations ».
Celles-ci doivent déterminer une stratégie commune mardi après-midi.
Il est normal qu'elles soient déçues, a expliqué en substance le Premier ministre, en soutenant que les sommes demandées « n'auraient pas pu être consommées » faute notamment de terrains immédiatement disponibles.
Le Premier ministre s'est engagé à « poursuivre le dialogue » avec les associations. La mission du député Pinte est prolongée dans ce but jusqu'au mois de juin.
Le plan pluriannuel comprendra, a dit le chef du gouvernement, un volet de « prévention des expulsions locatives » mis en oeuvre par les préfets.
Les enquêtes sociales avant éventuelle expulsion deviendront ainsi obligatoires. Les préfets auront aussi le pouvoir de bloquer les expulsions « lorsque des solutions de logement digne n'auront pas été trouvées ».
Le plan ambitionne de « résorber l'habitat indigne » en quatre ans et également un « système d'assurance pour mieux garantir les bailleurs contre les risques locatifs ».
Il vise aussi à « offrir des solutions dignes à toutes les personnes qui veulent sortir de la rue » et notamment « la réhabilitation des centres d'hébergement ».
Il doit encore, a dit François Fillon, « donner le moyen d'appliquer le droit au logement opposable » voté en 2007.
Le Premier ministre a avancé l'objectif de « construire 20 000 logements » à loyer accessible, sur les 60 000 prévus chaque année d'ici 2012 « et 9 000 places de maisons relais ».