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Bourses : Les motifs de la panique

Article du 22/01/2008
La semaine a bien mal commencé avec un CAC 40 qui a dévissé hier en clôture de 6,83 % et qui poursuit sa baisse ce matin. Mais Paris n’a pas été la seule place tourmentée hier : les marchés européens et asiatiques (les marchés américains étant fermés) ont été vivement chahutés lundi. La crise boursière s’est amplifiée sur toutes les places mondiales et le montant des transactions a été très élevé, signe d’une grande nervosité.
La faute à une série de mauvaises nouvelles macroéconomiques et de mauvais résultats d’entreprises - notamment des banques à la lumière de la crise des crédits hypothécaires (« subprime ») aux Etats-Unis - et au plan de relance de George Bush pour éviter le marasme américain. Plan qui au lieu de mettre de l’eau sur l’incendie a jeté de l’huile sur le feu. Les économistes ne sont pas convaincus de son efficacité et doutent même que le Congres - dominé par les Démocrates - approuve ce type de relance qui ne profitera pas aux ménages les plus défavorisés, lesquels ne payent pas d’impôt.
Aujourd’hui, les opérateurs craignent de plus en plus que l’économie américaine ne tombe en récession.

La crainte d’une contagion…

Et nombreux sont les hauts dirigeants à faire part de leurs craintes. George Bush lui-même ne l’a pas écarté dans son discours énonçant un plan de relance de quelques 140 millions de dollars (environ 1 % du PIB américain) sans pour autant détailler les mesures nécessaires à la résolution de la crise.
En Europe, le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, estime qu’une récession ne peut désormais plus être exclue aux Etats-Unis. « La situation aux Etats-Unis continue à se détériorer. Nous avions toujours exclu au cours des mois écoulés une récession aux Etats-Unis, mais on ne peut plus totalement l’exclure au jour d’aujourd'hui », a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’une réunion du forum des ministres des Finances de la zone euro.
Des propos relayés par le commissaire aux affaires économiques et monétaire, Joaquin Almunia : « les marchés (semblent) envisager la possibilité d’un ralentissement plus prononcé » qu’attendu de la croissance aux Etats-Unis, « peut-être même une récession ».
« J’espère qu’ils vont aussi prêter attention aux informations sur l’économie réelle, en particulier en Europe, et qu’ils vont retrouver leur calme », a-t-il toutefois tempéré, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Autre analyse, celle du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui semble accréditer la thèse d’une large propagation de la récession américaine. « La situation est une situation qui est sérieuse (...) tous les pays du monde souffrent du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, enfin tous les pays développés », a-t-il dit à la presse hier à l’issue d’un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy.
« Il n’est pas impossible que, même sur les pays émergents, ça ait un certain effet, que la croissance soit moins forte que celle qui était prévue », a-t-il ajouté.

…conjuguée à de mauvaises nouvelles

Pendant que le pessimisme gagnait les marchés sur le plan économique, les mauvaises nouvelles continuaient de tomber concernant le secteur financier.
Après beaucoup d’autres, la banque allemande WestLB a annoncé hier une perte nette d’un milliard d'euros en 2007.
D’une manière plus large, l’état de santé des banques inquiète et les bancaires ne sont pas épargnés par le mouvement de vente massive. Des doutes alimentés par les interrogations de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, concernant le niveau des provisions des banques françaises, les pertes colossales de Citigroup et Merrill Lynch ou encore l’adossement dans l’urgence de Richelieu finance suite à l’effondrement des valeurs moyennes.
Les acteurs des Bourses sont aussi préoccupés par la situation des « rehausseurs de crédit », ces sociétés dont le métier est d’assurer les émetteurs d’obligations qui ne peuvent fournir toutes les garanties possibles aux marchés financiers. Le plus important d’entre eux, l’américain Ambac, a annoncé mercredi dernier qu’il allait lever plus d’un milliard de dollars auprès d’investisseurs, avant de renoncer vendredi à cette recapitalisation. Ficht a hier dégradé la note d’Ambac Financial. Une dégradation en chaîne des notes de ces sociétés risquerait de déclencher un « credit crunch » (durcissement brutal des conditions de crédit) aux Etats-Unis, selon la maison de courtage Aurel.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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