Italie : Naples risque de payer le prix fort pour la crise des déchets
Article du 14/01/2008
Naples et sa région risquent de subir encore longtemps les conséquences en termes économiques et d’image de la crise des déchets de ce début d’année. « Les pertes pourraient atteindre 500 millions d’euros en raison de l’image dégradée de la Campanie à la suite de la crise des déchets, avec les annulations de séjour dans les chambres d’hôtes à la campagne et de commandes, en provenance de l’Italie et de l’étranger, de produits agro-alimentaires », indiquait hier sur son site internet la Coldiretti, un des principaux syndicats d’agriculteurs italiens. « De la mozzarella au citron, de la pomme au vin », les baisses de commandes de produits alimentaire atteignent « jusqu’à 30 % », affirme la Coldiretti, rappelant que 135 000 entreprises agricoles opèrent en Campanie et que de nombreux emplois sont en danger si la crise devait perdurer.
Chez le syndicat des commerçants, Confcommercio, qui regroupe les PMI du domaine touristique, on a demandé au gouvernement de proclamer l’ « état de catastrophe » pour ce secteur en Campanie. « Pratiquement toutes les réservations dans les hôtels pour le mois de janvier ont été annulées et des milliers d’emplois dans les entreprises touristiques sont en danger », affirme Confcommercio. « Par ailleurs l’impact sur notre image de marque est tellement élevé que seule une campagne de promotion massive pourra permettre de commencer à retrouver la crédibilité touristique de la Campanie ».
Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a lancé un appel à l’unité du pays pour résoudre la crise des déchets napolitains : « la crise des déchets est une honte pour toute l’Italie et nous devons la résoudre tous ensemble ». Pourtant, plusieurs des 20 régions italiennes refusent d’accueillir sur leur territoire les déchets de Naples et la Sardaigne a été le théâtre de heurts entre forces de l’ordre et manifestants quand 500 tonnes d’ordures de la Campanie sont arrivées sur cette île.
Sur place, à Naples et dans ses alentours, la situation se normalise progressivement même si plusieurs communes sont encore envahies par les déchets et gardent leurs écoles fermées. Selon l’Asia, la société qui s'occupe du ramassage des déchets, environ 5 500 tonnes d'ordures restent dans les rues de la ville.