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Arche de Zoé : Confrontations à N'Djamena entre inculpés français et tchadiens

Article du 08/11/2007
Deux semaines après le début de l'affaire de l'Arche de Zoé, le juge tchadien chargé du dossier de cette association qui a tenté d'emmener 103 enfants en France a entamé jeudi à N'Djamena une série de confrontations entre les inculpés, après les avoir tous entendus sur le fond.
Malgré les efforts de Paris et N'Djamena pour éteindre la polémique sur le lieu d'un futur procès, les manifestations, plus ou moins « spontanées », se sont poursuivies jeudi devant le palais de justice de la capitale tchadienne, en signe de refus à toute extradition des inculpés vers la France.
Une petite centaine de manifestants, des jeunes pour la plupart, ont réclamé que « la justice passe au Tchad ». « Sarkozy, la justice doit se faire au Tchad », pouvait-on lire sur une banderole. Le groupe est passé devant l'ambassade de France avant de se disperser devant le palais de justice, tout proche.
La mission d'enquête des Affaires étrangères et de la Défense sur les circonstances qui ont permis à l'association Arche de Zoé de dissimuler « son identité et ses agissements » sera à pied d'oeuvre au Tchad dès dimanche, a annoncé jeudi le ministère français de la Défense.
Nicolas Sarkozy a reçu jeudi à l'Elysée pendant près d'une heure les familles des six Français détenus au Tchad.
Le président français Nicolas Sarkozy avait provoqué un tollé mardi en promettant d'aller « chercher » à N'Djamena, « quoi qu'ils aient fait », les six membres français de l'Arche de Zoé, qui ont entamé jeudi leur troisième semaine de détention au Tchad. L'Elysée avait ensuite nuancé ces propos face aux réactions tchadiennes, très vives, en assurant que tout dépendrait « d'une décision des autorités judiciaires tchadiennes ».
Mais si le ton des échanges verbaux a baissé, aucun consensus n'a été trouvé sur la possibilité ou non d'une extradition. Les deux pays ont des interprétations divergentes de l'accord de coopération judiciaire conclu en 1976.
« Il y a beaucoup de durs autour du président tchadien Idriss Deby qui veulent un procès au Tchad », estime un spécialiste du Tchad, qui a requis l'anonymat. « Le dossier est très sensible, et Deby doit jongler avec des positions accommodantes vis-à-vis de l'allié français et des déclarations fermes à usage interne ».
Au palais de justice, le président de l'Arche de Zoé Eric Breteau et les cinq autres membres de l'association, tous poursuivis pour « enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil » et « escroquerie », étaient confrontés jeudi aux quatre responsables tchadiens de l'est du pays, accusés de « complicité » et également incarcérés.
« La confrontation se passe bien. Ils répondent à toutes les questions du juge », a déclaré à la presse l'un des avocats français de l'Arche de Zoé, Me Gilbert Collard. Trois de ces quatre responsables locaux de Tiné, localité frontalière du Soudan, ont nié mercredi, lors de leur audition, avoir collaboré avec l'association française, selon une source judiciaire.
Le quatrième inculpé tchadien a reconnu avoir eu affaire à l'Arche de Zoé. Selon lui, ses responsables disaient chercher des enfants en vue de les scolariser à Abéché, principale ville de l'est du Tchad, d'où l'association entendait en fait les transporter en France.
Trois Espagnols, membres de l'équipage de l'avion affrété par l'Arche de Zoé pour emmener les enfants en France, et le pilote belge qui a acheminé une partie d'entre eux de la frontière tchado-soudanaise vers Abéché, également incarcérés pour « complicité », sont restés jeudi à la maison d'arrêt. Leur avocat, Me Jean-Bernard Padaré, a demandé leur mise en liberté provisoire et attend une décision « en début de semaine prochaine », a-t-il indiqué.
Les avocats de l'Arche de Zoé pourraient également introduire la même demande après les confrontations, ainsi qu'une requête pour une requalification des faits en « enlèvement et détournement sur mineurs de moins de quinze ans sans fraude ni violence », un délit moins grave au Tchad.

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