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Arche de Zoé : Demande de mise en liberté des Français

Article du 09/11/2007
Quinze jours après le début de l'affaire de l'Arche de Zoé, les avocats de l'association qui a tenté d'emmener 103 enfants en France ont demandé jeudi à N'Djamena la mise en liberté de leurs clients, ainsi que la requalification des faits afin de réduire les peines encourues.
Les trois Espagnols retenus à N'Djamena seront eux libérés vendredi selon la presse espagnole, alors que le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères était en route pour la capitale tchadienne.
Le site internet du journal El Pais, citant des sources proches du Procureur général du Tchad, Mahamat El-Hadj, affirme qu'ils ont été transférés au Palais de justice pour être remis aux autorités diplomatiques espagnoles.
Dans la soirée de jeudi, l'un des inculpés dans ce dossier, le pilote belge Jacques Wilmart, âgé de près de 75 ans, avait fait un malaise cardiaque à la maison d'arrêt de N'Djamena et a été transféré, « conscient », à la base militaire française, a déclaré son avocat, Me Jean-Bernard Padaré, sans fournir davantage de précisions sur son état.
Le juge d'instruction avait procédé auparavant à une confrontation entre les six membres français de l'Arche de Zoé et les quatre responsables de l'est du Tchad également inculpés.
Au cours de cette confrontation, le président de l'association française, Eric Breteau, a dédouané les trois Espagnols, le Belge et trois des quatre Tchadiens incarcérés à N'Djamena pour « complicité », selon une source judiciaire.
Il a expliqué n'avoir jamais rencontré les trois Tchadiens - le sous-préfet, le maire et le secrétaire général de la mairie de la localité de Tiné frontalière du Soudan. Il n'a en revanche pas mis hors de cause le quatrième tchadien, un chef de quartier du même secteur.
A l'issue de la confrontation, les avocats des six Français, poursuivis jusqu'ici pour « enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil » et « escroquerie », des crimes passibles de cinq à vingt ans de travaux forcés au Tchad, ont demandé une requalification des faits.
« Nous avons déposé une requête pour requalifier les faits de crime en délit, si tant est qu'il y ait eu une infraction, ce que nous contestons », a affirmé Me Mario Stasi. « Nous avons également déposé une demande de mise en liberté provisoire ».
Les défenseurs espèrent obtenir une inculpation d' « enlèvement et détournement sur mineurs de moins de quinze ans sans fraude ni violence », un délit passible de deux à cinq ans de prison.
Me Padaré doit aussi introduire vendredi une demande de mise en liberté des Tchadiens.
Il en a déjà fait autant pour les trois Espagnols de l'équipage de l'avion affrété par l'Arche de Zoé pour emmener les enfants en France le 25 octobre, et pour le pilote belge, qui en avait acheminés une partie depuis la frontière tchado-soudanaise à Abéché, dans l'est du Tchad.
Les membres de l'Arche de Zoé se sont défendus, selon leurs avocats, en expliquant avoir voulu sauver des « orphelins du Darfour », région soudanaise limitrophe du Tchad en proie à une guerre civile.
« Comme ils ne connaissaient pas les langues locales (de l'est du Tchad), ils se sont servis d'interprètes locaux qu'ils ont envoyé voir des chefs de village de l'autre côté (de la frontière tchado-soudanaise) » pour ramener ces enfants, a affirmé à l'AFP Me Abdou Lamia.
Parallèlement, malgré les efforts de Paris et N'Djamena pour éteindre la polémique sur le lieu d'un futur procès, une nouvelle manifestation plus ou moins « spontanée » a eu lieu devant le palais de justice.
Une petite centaine de personnes ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire « Sarkozy, la justice doit se faire au Tchad ».
Le président français Nicolas Sarkozy avait provoqué un tollé mardi en promettant d'aller « chercher » à N'Djamena, « quoi qu'ils aient fait », les six Français qui ont entamé jeudi leur troisième semaine de détention au Tchad.
L'Elysée avait ensuite nuancé ces propos face aux réactions tchadiennes, très vives, en assurant que tout dépendrait « d'une décision des autorités judiciaires tchadiennes ».
Le président Sarkozy a reçu jeudi les familles des Français détenus au Tchad, qui n'ont pas fait de déclaration.
Mais si le ton des échanges verbaux a baissé, aucun consensus n'a été trouvé sur la possibilité ou non d'une extradition.
« Il y a beaucoup de durs autour du président tchadien Idriss Deby qui veulent un procès au Tchad », estime un spécialiste de ce pays, qui a requis l'anonymat. « Le dossier est très sensible, et Deby doit jongler avec des positions accommodantes vis-à-vis de l'allié français et des déclarations fermes à usage interne ».

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