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Un été pourri qui a fait fuir les touristes

Article du 24/08/2007
Première destination mondiale. 79 millions de visiteurs chaque année. Un tourisme qui représente 7% du PIB. Pour la France, l’été est une période phare où toutes les nationalités se croisent pour découvrir la côte, les villes, les spécialités culinaires régionales…
Mais la pluie n’est pas la meilleure des publicités. L'été a été véritablement pourri. Le pire depuis 1977 pour la pluie et le soleil, même si le bilan est moins catastrophique pour les températures, selon un premier état des lieux dressé vendredi par Météo France. Le Touquet, station balnéaire du Pas-de-Calais, a explosé les statistiques de pluviométrie avec 165 mm d’eau en juillet. A Paris, il est tombé 73 mm, soit 10 mm de plus qu’une saison « normale ». En jours de pluie, la ville de Caen détient le record avec 22 jours pluvieux en juillet. Quant aux températures, le mercure n’a jamais été aussi bas. A Brest et Strasbourg, la journée la plus chaude a à peine atteint 24°C en juillet. Et même à Marseille, où l’habitude est autour des 33°C, le thermomètre a affiché un maximum de 29°C.
Conséquence : la fréquentation touristique est en baisse de 3% en juillet-août par rapport à 2006, que ce soit en campagne ou sur le littoral, selon une étude du cabinet Protourisme publiée par le Journal du dimanche. La montagne a été encore plus touchée, avec une baisse de 6%, précise Protourisme. En revanche, les villes (+2%) et la côté méditerranéenne (+3%), la seule à avoir connu un bon ensoleillement, ont réussi à tirer leur épingle du jeu et semblent avoir bénéficié d'un report partiel de la fréquentation.
Quand les touristes ne peuvent pas profiter des plages et des terrasses de café, ils optent davantage pour les musées, les cinémas ou le shopping. Activités qui ont permis aux villes de connaître un été radieux. La fréquentation touristique a augmenté de 161% en juillet à Bordeaux, qui vient d’être classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et de 66% à Montpellier. La fréquentation des salles obscures a bondi de 58% avec 16,05 millions d'entrées en juillet, selon le Centre national de la cinématographie (CNC). Mais l'ennui coûte cher. Les vacanciers ont en effet dépensé en moyenne 3% de plus que l’an passé, indique Protourisme, une hausse qui s'explique également par les fortes augmentations de prix et le retour des étrangers américains et asiatiques.

Voyages exotiques

Pour une majorité de Français, le thermomètre est souvent décisif dans le choix des destinations. 45% des vacanciers n'optent que pour des endroits « avec un soleil garanti » et 30% sont prêts à changer au dernier moment, selon un sondage BVA..
Conséquence de cet été maussade : alors qu’ils ont habituellement une réputation de casanier, les Français qui avaient les moyens de le faire ont fuit le mauvais temps et ont opté pour des séjours exotiques en Asie, dans les Caraïbes et dans l'Océan Indien, selon l'Association de tour-opérateurs français (Ceto). Les Etats-Unis ont également connu un engouement sans précédent (+ 20 %).
« La hausse est de 7 à 10% pour les Antilles françaises et de plus de 50% pour l'île Maurice », précise René-Marc Chikli, président du Ceto, au JDD. Une information confirmée par Alain de Mendonça, directeur de promovacances.com qui a enregistré 3 millions de visiteurs en juillet sur son site, « un record absolu ».

Quatre Français sur dix n’ont pas eu de vacances

Pour 37% des Français, qui ne sont pas partis en vacances cet été, le choix de la destination n’a pas été à faire. Vacances ou pas ? Tout dépend de l’âge et de la catégorie sociale. Selon un sondage TNS Sofres, les plus de 65 ans sont 52% à ne rien prévoir durant la période estivale contre moins du tiers chez les moins de 35 ans.
Ceux qui gagnent plus sont plus nombreux à partir. Si seuls 15% des foyers de cadres ne sont pas partis cette année, ils sont 43% dans les foyers ouvriers.
A chacun son style de vacances mais les Français affectionnent particulièrement partir chez des proches, en famille ou chez des amis. C’est le choix d’un quart de la population, précise le sondage. Autre mode de vacances envisagé, notamment chez les jeunes, les ouvriers et les professions intermédiaires : le camping-caravaning. Les foyers plus aisés optent davantage pour la maison de location. Les vacances en résidence secondaire, club ou village, maison d’hôtes ou gîtes, ou à l’aventure, ne concernent que 5 à 6% des Français pour chacune de ces options.

L’environnement en danger

Partir plus souvent, mais moins longtemps. Avec les RTT, les Français ont changé leurs habitudes de voyager. Ils sont nombreux à opter pour de petits week-ends prolongés tout au long de l’année, quitte à moins partir durant la période estivale. C’est ce qui ressort du bilan annuel 2006 de la Direction du Tourisme et TNS Sofres. L’an passé, seulement 63,9% de la population est partie en longs séjours personnels de 4 nuitées et plus.
Les vacances des Français évoluent, mais ce n’est hélas pas pour le bien de l’environnement. Les nouvelles habitudes touristiques des ménages ont des effets négatifs sur la pollution et le réchauffement climatique, indique une étude de l'Institut français de l'environnement (Ifen).
Plus le déplacement est de courte durée, plus le poids du transport se fait ressentir dans les émissions de gaz à effet de serre.
En prenant leurs voitures pour partir en week-end ou en vacances, les particuliers produisent 16% des émissions annuelles de gaz carbonique, soit 12,4 millions de tonnes de CO2.
Selon l’Ifen, 187 kilos de CO2 sont émis dans l'atmosphère lors d’un simple week-end ou un séjour prolongé lorsque l’on utilise un véhicule. 93 kilos de CO2 pour une seule journée d’excursion. Mieux vaut opter pour le train qui « génère douze fois moins d'émissions de gaz à effet de serre qu'un voyage en voiture à distance égale », précise l’Institut. Mais le moyen de transport le moins polluant est aussi le moins utilisé : 13% des déplacements touristiques sur le territoire national. En revanche, l’avion, qui dégage 13 millions de tonnes de CO2 en plus dans l'atmosphère, est utilisé dans 53% des départs en vacances vers l'étranger…
Pour Jean-Louis Borloo, la météo grise de cet été et les pluies du mois d’août signifient une chose : « Notre planète est vraiment sens dessus-dessous » et le lien avec le réchauffement climatique est évident. Le ministre de l’Environnement a déclaré : « il est urgent d’agir. Nous n'avons plus le choix et c'est là tout l'objectif du prochain 'Grenelle de l'environnement' ».

Francebourse.com – Manuelle Tilly, avec AFP





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