Le niveau élevé de l'euro et la flambée des cours du pétrole n’expliquent pas tout. Hier matin, à l’occasion de la publication des chiffres du commerce extérieur par le gouvernement, Hervé Novelli a mis les pieds dans le plat.
Interrogé sur RTL, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur n’oublie certes pas les contraintes qui « pèsent » sur la France mais, selon lui, ni la monnaie européenne ni le prix du pétrole n’expliquent à eux seuls le déficit commercial et les pertes de parts de marché que subit la France.
Des exportations pénalisées ...
« L’euro fort peut être un handicap notamment à la grande exportation, mais à l'évidence dans la zone euro, cela n’est pas la seule variable explicative », a déclaré Hervé Novelli sur la radio RTL. « Sur les cinq premiers mois de l’année, nous avons vendu plus d’avions que nous n’en avons jamais vendu et donc le facteur de l’euro fort n’est pas l’unique explication », a-t-il poursuivi, attribuant aussi les difficultés du commerce extérieur à « des considérations structurelles, qui sont au coeur de notre économie et qui nous empêchent de donner toute notre mesure ».
Autre facteur qui « pèse énormément » sur la situation économique française : la flambée des cours du pétrole, montés récemment à près de 79 dollars le baril et qui renchérissent le montant des importations pétrolières. « Le prix du pétrole a été multiplié par cinq depuis 2000, c’est dire que cela pèse mais cela n’explique pas tout, l’Allemagne aussi subit l’augmentation du prix du pétrole », a toutefois observé Hervé Novelli.
De fait, les difficultés du commerce extérieur tiennent pour beaucoup à « des considérations structurelles, qui sont au coeur de notre économie et qui nous empêchent de donner toute notre mesure », a jugé le secrétaire d’Etat.
...mais pourtant en hausse
Au final, la tendance du commerce extérieur « n’est pas excellente » et la France aura « un déficit comme les six derniers mois de 2006 », a annoncé le secrétaire d’Etat Hervé Novelli.
Le déficit commercial de la France a atteint au premier semestre 2007 un total de 15,046 milliards d’euros en données brutes (15,34 milliards d’euros en données corrigées des variations saisonnières) contre environ 12,917 milliards d’euros un an plus tôt à la même période, ont annoncé les Douanes.
Sur le seul mois de juin, le déficit s’est établi à 3,011 milliards d’euros en données CVS, contre 3,218 milliards en mai.
Le déficit énergétique est ressorti à 3,414 milliards d’euros après 3,388 milliards en mai.
Objet de réjouissances cependant, les exportations françaises « continuent de progresser », a souligné le secrétaire d’Etat. « Nous sommes aujourd’hui le cinquième pays exportateur au monde ». Selon les chiffres de Bercy, les exportations mensuelles ont augmenté à 34,276 milliards d’euros en hausse de 1,7 % (32,277 milliards en mai) de même que les importations, qui ont atteint 37,287 milliards (35,495 milliards en mai, + 3,9 % sur un an).
Pour les Douanes, la progression des exportations industrielles « provient essentiellement des biens intermédiaires, des biens d’équipements mécaniques et de la pharmacie ».
Les ventes d’Airbus ont contribué à hauteur de 1,438 milliard d’euros aux exportations du mois de juin, après 1,136 milliard d’euros en mai.
L’augmentation des importations françaises s’explique par une « hausse quasi générale des achats industriels, équipements de transports exclus ».
Pour tenter de relancer la dynamique française, Hervé Novelli a par ailleurs annoncé un plan d’aide au développement des petites entreprises pour septembre. « Il y a moitié moins d’entreprises moyennes en France » qu’en Allemagne. « Il faut que les entreprises françaises grossissent, c’est cela notre défi », a-t-il conclu.
