Ce matin, les cours du brut s’affichaient en hausse dans les échanges en Asie alors que les Etats-Unis attendent dans l’angoisse l’ouragan Gustav.
Hier, la production de pétrole et de gaz naturel était presque totalement interrompue dans le golfe du Mexique, région cruciale pour l’approvisionnement américain en or noir. Cette zone compte en effet pour 26 % de la production totale de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial, et 11 % de celle de gaz naturel, selon les données de l’agence américaine sur l’Energie (EIA). Le ministère de l’Intérieur américain estime la production normale dans le golfe du Mexique est de 1,3 million de barils par jour de pétrole et 210 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour.
A l’époque de Katrina en août 2005, 95 % de la production de pétrole et 88 % de gaz naturel avaient été arrêtés. Les Etats-Unis avaient en outre été privés de 10 % de leurs capacités de raffinage. En trois ans, les compagnies pétrolières ont préparé leur riposte à un ouragan de cette ampleur afin de retrouver au plus vite une production normale après son passage. Selon un analyste basé à Houston, Andy Lipow, en décembre 2005, trois mois après le passage de Katrina, la production restait inférieure de 26 % à son niveau normal.
Une société de consultants en gestion des risques liés aux catastrophes naturelles, Risk Management Solutions, a estimé que les pertes pourraient atteindre au pire 2 à 7 milliards de dollars, en additionnant les dommages sur les structures, la perte de production, et la possibilité de fuites de pétrole.
Pour éviter des problèmes d’approvisionnement, le département américain à l’Energie (DoE) s’est dit prêt à puiser dans ses réserves stratégiques de pétrole en cas d’importantes perturbations de la production nationale. Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’une fois l’ouragan passé, les installations seraient inspectées, pour autoriser leur redémarrage immédiat, ou déterminer les réparations obligatoires.
Tôt ce matin, l’oeil du cyclone a été localisé à 360 km au sud-est de La Nouvelle-Orléans et se déplaçait vers le nord-ouest à 26 km/h. L’oeil du cyclone est attendu sur la côte cet après-midi. Gustav reste pour l’heure un ouragan de catégorie 3 - sur une échelle de 5 -, faisant souffler des vents de 185 km/h. Les spécialistes prévoient un léger renforcement avant son passage sur la côte, mais s’attendent à ce qu’il demeure en catégorie 3 pour le reste de son itinéraire au-dessus du Golfe du Mexique. S’il se renforçait en ouragan de catégorie 4, Gustav pourrait provoquer une montée des eaux qui submergerait une nouvelle fois La Nouvelle-Orléans, en cas de renforcement, a averti hier une société de consultants en gestion des risques liés aux catastrophes naturelles.
Près de deux millions de personnes ont fui l’Etat de Louisiane avant l’arrivée de l’ouragan, dans ce qui est décrit comme la plus vaste évacuation de l’histoire américaine.
Gustav a laissé derrière lui jusqu’ici au moins 66 morts et dix disparus en Haïti, 7 en Jamaïque et 8 en République dominicaine.
