Après la publication hier des biens mauvais chiffres du déficit commercial français, c’est au tour du déficit de l’Etat de faire les gros titres de la presse économique.
La encore, le bilan n’est pas bon puisque le déficit budgétaire s’est aggravé entre juin 2007 et juin 2008. Le déficit budgétaire de l’Etat français s’élevait à 32,8 milliards d’euros au 30 juin dernier, contre 30,5 milliards à la même date en 2007. Fin juin 2006, le déficit de l'Etat s’élevait à 26,8 milliards d’euros.
Au 30 juin 2008, les dépenses du budget général atteignent 138,1 milliards d’euros contre 134,1 milliards un an plus tôt. Les recettes nettes du budget général progressent cependant à 120,8 milliards d’euros contre 119,2 milliards l’année dernière à la même date.
La diffusion de ces chiffres interpelle aussitôt alors que le gouvernement a fait de la réduction des dépenses publiques et donc du déficit de l’Etat une des ses priorités et a multiplié les réformes dans ce sens les derniers mois. Leurs effets sont encore loin d’être visibles.
Pour parer la polémique, Bercy prend les devants et se veut rassurant : « cette légère dégradation par rapport à 2007 traduit surtout les effets de l’anticipation du versement de certaines dépenses en cours d’exercice », souligne son communiqué. « Le rythme de progression des dépenses - particulièrement modéré jusqu’en mai – s’est accéléré au mois de juin avec l’anticipation du calendrier de versement de certaines subventions », indique le ministère.
En revanche, « l’augmentation des recettes fiscales et non fiscales du budget général est atténuée par la hausse des prélèvements sur recettes opérés au profit des Communautés européennes et des collectivités locales (+ 6,1 % à périmètre constant) », souligne Bercy. A périmètre constant, les recettes fiscales nettes s’ inscrivent, à la fin du mois de juin, en augmentation de 3% par rapport au 30 juin 2007, « sous l’effet, notamment, du dynamisme des recettes nettes de TVA (+ 6,1 %) et des recettes nettes d’impôt sur les sociétés (+ 9,4 %) ». Selon le ministère, cette évolution dynamique des recettes de TVA et d’IS devrait être plus modérée au second semestre. Les autres recettes fiscales nettes sont en baisse (- 15 %), notamment sous l’effet des mesures votées dans le cadre de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d'achat (TEPA), qui conduit à une diminution de certains droits d’enregistrement et de l’impôt de solidarité sur la fortune. Enfin, les recettes non fiscales (+ 18,3 % à périmètre constant) demeurent en forte progression en raison, en particulier, d'un versement anticipé de la Coface, détaille Bercy.