Miné par l’inflation et leurs craintes sur le maintien du pouvoir d’achat, le moral des ménages français a encore baissé en avril, tombant à un nouveau plus bas historique. L’indicateur résumé de l’INSEE s’est établi à - 37 contre - 36 en mars en données corrigées des variations saisonnières. « Cela fait désormais onze mois que l’indicateur n’a pas connu la moindre augmentation », rappelle Alexander Law, de Xerfi.
L’enquête de l’INSEE révèle une légère amélioration de l’opinion des ménages sur l’évolution passée du niveau de vie en France (de - 71 en mars à - 69 en avril) et de leur situation personnelle passée (- 30 à - 29). De même, l’opinion des Français sur les perspectives d’évolution du chômage s’améliore assez nettement en avril, note l’Institut des statistiques.
Selon l’INSEE, si les ménages sont un peu moins nombreux qu’en mars à estimer que les hausses de prix ont été fortes sur le passé, leurs anticipations d’inflation sont en revanche supérieures à celles de mars. « Les ménages semblent attendre pour voir si l’inflation pourrait avoir dépassé son pic de 3,2 % en mars », estime Mathieu Kaiser, de BNP Paribas.
Ce niveau de confiance des ménages français, « très faible », selon Nicolas Bouzou d’Asterès, « affecte les anticipations d’achat, et donc la consommation ». « Les ménages continuent de craindre pour la situation économique en général et pour leurs finances personnelles (perspectives au plus bas depuis décembre 1995), ce qui est bien compréhensible avec l’addition actuelle des crises », analyse Mathieu Kaiser. « Les intentions d’achat sont d’ailleurs demeurées au plus bas depuis mai 1997, signe tangible que la prudence prévaut, et que la consommation de biens durables devrait continuer de décélérer au cours des prochains mois », ajoute-t-il. Après un rebond en février, la consommation des ménages français a de nouveau décroché en mars, reculant de 1,7 %. Selon Alexander Law, « il est désormais clair que le problème numéro un de l’économie française en 2008 sera la demande des ménages ».
Autre sujet d’inquiétude : le ralentissement du marché immobilier. Les mises en chantier de logements en France ont baissé de 9,9 % entre janvier et mars, à 92 110 unités, alors que les permis de construire ont chuté de 15,5 %, à 120.528 unités, a annoncé le ministère de l’Ecologie.
