En hommage à l’Abbé Pierre, disparu il y a un an, une plaque a été inaugurée ce matin sur l’immeuble où s’installa l’association Emmaüs durant l’hiver 1954 à Paris. La silhouette de l’Abbé Pierre, avec ses grosses lunettes, son béret et sa pèlerine, est désormais gravée dans le marbre au 32 de la rue des Bourdonnais, à Paris. C’est dans cet ancien entrepôt de grand magasin de la fin du XIXe siècle, que furent accueillis, lors du terrible hiver 1954, les premiers clochards - selon le terme de l’époque - par les bénévoles rameutés par Henri Grouès, dit l’Abbé Pierre, suite à son vibrant appel : « mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3h00 ». Cette année-là, 50 personnes furent abritées du froid au sous-sol de l’immeuble, surnommé le « sous-marin », sur des lits superposés.
Ce matin, près de 300 personnes - Compagnons d’Emmaüs, SDF, anonymes ou militants célèbres comme Augustin Legrand, fondateur des Enfants de Don Quichotte ou Jean-Baptiste Eyraud, président de Droit au Logement – étaient venus assister à cet hommage.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), a salué la « modestie, la conviction et la détermination » de l’Abbé Pierre et annoncé qu’un « beau jardin du XIIIe arrondissement » portera le nom du fondateur des Compagnons d’Emmaüs.