Marchés : Après avoir inondé le marché, la BCE éponge les surplus

Après avoir inondé le marché d’argent pas cher, la Banque centrale européenne a annoncé avoir absorbé 133,61 milliards d’euros de liquidités via un appel d’offres rapide dans l’objectif de rétablir l’équilibre des taux monétaires de la zone euro.
La BCE avait offert aux banques de reprendre leur excès de liquidités à un taux fixe de 4 % et s’était dite prête à aller jusqu’à 150 milliards d'euros. 52 banques ont participé à l’opération, précise-t-elle dans un communiqué destiné aux marchés financiers.
La veille, elle avait mis près de 350 milliards de cash bon marché à leur disposition pour soulager les tensions sur le marché, ce qui avait conduit à une très nette détente des taux interbancaires, pour certains descendus sous 4 %, niveau du taux de refinancement principal de la BCE.
« Comme annoncé précédemment, la BCE reste prête à piloter les liquidités vers des conditions plus équilibrées si nécessaire (...) », rappelle-t-elle.
Cette nouvelle opération sur un jour doit permettre d’ « aligner les taux d’intérêt à court terme » du marché monétaire, c’est-à-dire les taux auxquels les banques se prêtent de l’argent, au niveau du taux minimum de la zone euro, selon le communiqué.
Depuis l’éclatement de la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis, qui a conduit au plongeon des marchés financiers, la BCE a choisi de soutenir activement le circuit bancaire en injectant massivement du cash.
Mais elle doit aussi prendre garde à ne pas nourrir des risques inflationnistes en abreuvant trop les marchés, ce qui explique qu’elle tente, via des opérations ponctuelles, d’éponger les surplus.
L’objectif des récentes interventions de la BCE vise à rétablir la confiance et à assurer les banques qu’elles auront suffisamment de liquidités pour boucler leurs comptes dans cette période tendue de fin d’année.
Mais elle ne peut pas faire de miracle, a dit en substance son président Jean-Claude Trichet. « Nous ne prétendons pas guérir la situation » actuelle des marchés. Les problèmes « viennent de l’extérieur », a expliqué le Français lors de son audition régulière devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
Parallèlement, l’institut monétaire de Francfort a annoncé avoir alloué un peu plus de 48 milliards d’euros via une opération de refinancement à long terme destiné aux banques de taille moyenne et marquée par une très forte baisse des taux. La BCE n’a pas été en mesure d’allouer le montant total de 50 milliards habituel lors de ses adjudications de routine.