AIEA : le nucléaire iranien au centre de la réunion de Vienne
Article du 22/11/2007
Une réunion de deux jours du Conseil des gouverneurs de l'AIEA s'ouvre aujourd’hui à Vienne. Au menu : le dossier nucléaire iranien et la menace d'éventuelles nouvelles sanctions de l'ONU contre l'Iran s'il n'arrête pas l'enrichissement d'uranium susceptible de lui permettre de fabriquer la bombe atomique.
Les 35 gouverneurs de l'organe exécutif de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se pencheront notamment sur un nouveau rapport sur la coopération de l'Iran avec l'agence onusienne que le directeur général Mohamed ElBaradei leur a remis la semaine dernière.
Selon ce texte, l'Iran a clarifié un certain nombre de questions-clé concernant ses activités nucléaires passées mais en même temps le niveau de connaissance de l'AIEA sur les activités nucléaires actuelles de l'Etat islamique « a diminué ».
L'Iran continue d'ignorer les deux séries de sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU qui lui a enjoint depuis plusieurs mois de suspendre l'enrichissement d'uranium. Téhéran affirme ne poursuivre qu'un objectif pacifique, alors que les Etats-Unis et plusieurs pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter secrètement de l'arme atomique.
Le président iranien fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad vient de réaffirmer que Téhéran ne fléchira pas sur l'enrichissement d'uranium. « L'Iran ne fera aucune concession » a-t-il dit.
La majorité des pays, y compris la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, peu disposés à soutenir des sanctions contre l'Iran, « reconnaissent que l'Iran ne coopère pas autant qu'il devrait le faire » avec l'AIEA. Ces pays « apportent leur soutien à la demande de M. ElBaradei à l'Iran d'autoriser des inspections approfondies et de suspendre l'enrichissement d'uranium », selon un diplomate.
Selon les analystes, en revanche, seule une politique de la carotte et du bâton à l'encontre de Téhéran avec une pression renforcée en même temps que des offres commerciales alléchantes, permettra de sortir de l'impasse.
Le négociateur en chef du nucléaire iranien Saïd Jalili devrait rencontrer le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana le vendredi 30 novembre à Londres, a-t-il indiqué dans la presse à Téhéran.
Javier Solana doit présenter fin novembre son rapport sur la volonté éventuelle de Téhéran de discuter de l'offre de coopération économique présentée il y a plus d'un an par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne.
En dehors du dossier iranien, la réunion des gouverneurs de l'AIEA à Vienne devrait aussi aborder le processus de dénucléarisation en Corée du Nord ainsi que la vérification d'activités nucléaires dans des pays tels que le Tchad, le Mozambique et la Côte d'Ivoire.