La liste des victimes ne cesse de s’alourdir. Un nouveau bilan provisoire fait état de 3 500 morts, selon les autorités, alors que le Croissant-Rouge s’attend à entre 5 000 et 10 000 décès.
Les fouilles à la recherche de survivants sont rendues difficiles dans les villages isolés ou sur les 200 îles qui s’étirent le long des côtes, dévastés par le cyclone Sidr jeudi dernier. Dans ces régions, « cela pourrait prendre des semaines avant d’avoir une idée précise de l’ampleur des ravages du cyclone », admet l’antenne bangladaise de l’organisation britannique Oxfam.
Le gouvernement intérimaire, au pouvoir depuis janvier sous l’état d’urgence, a mobilisé les forces armées, après le pire cyclone survenu en près de vingt ans dans ce pays déshérité d’Asie du Sud. La marine a envoyé des navires chargés de tonnes de vivres et de médicaments, l’armée de l’air a dépêché ses hélicoptères et des troupes au sol tentent d’atteindre des populations isolées.
Mais il faut faire vite car dans le sud dévasté au moins « 900 000 familles sont dans le besoin », soit sept millions de personnes, a prévenu la Croix-Rouge. Et dans des districts ravagés, des survivants risquent de mourir de faim et de soif, s’ils ne reçoivent aucune aide.
Dans ce pays rural, le bétail a été décimé. Des cadavres de bovins sont couchés dans les champs inondés, à perte de vue. La récolte de riz devait commencer à la fin du mois, mais les cultures sont ruinées par l’eau salée de l’océan Indien. Sans cette céréale, l’aliment de base en Asie, il n’y aura rien à manger pour les prochains mois. Les puits sont également détruits, privant ainsi les populations d’eau potable.
La communauté internationale se mobilise également. L’Arabie saoudite a annoncé l’octroi d’une aide d’urgence de 100 millions de dollars au Bangladesh, un pays musulman laïc de 144 millions d’habitants.
La Commission européenne a porté son aide à 6,5 millions d’euros, comme d’autres pays européens et les Etats-Unis ont débloqué aussi des fonds.
Sidr est la pire tempête depuis 16 ans au Bangladesh qui avait été ravagé par un ouragan en 1970, faisant un demi-million de morts, et par un raz-de-marée en 1991, tuant 138 000 personnes. Même si le bilan sera moins élevé qu’en 1970 et 1991, le gouvernement craint aussi d’ « énormes dégâts » économiques dans ce pays dont 40 % de la population vit avec moins d’un dollar par jour, ce qui en fait l’un des plus pauvres au monde.
