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La Tribune : en grève contre LVMH

Article du 09/11/2007
Rachats et protestations dans la presse économique. Les salariés du quotidien La Tribune, dont l’acquisition par Alain Weill a été annoncée jeudi 8 novembre, se sont mis en grève. « Ce n'est pas une grève contre Alain Weill, mais contre le simulacre d'information de LVMH », a déclaré une élue du CE, Sandrine Bajos.
La direction de La Tribune devait informer le CE sur l'offre d’Alain Weill et entamer la procédure de consultation sur le projet de cession.
Mais, « la direction est arrivée avec zéro information sur l'offre, zéro information sur les motifs qui l'ont amenée à choisir Alain Weill », a estimé la secrétaire du CE, Marie-Caroline Lopez, s'insurgeant contre une « volonté délibérée de jouer la montre ».
Déjà la veille, les salariés s’étaient dit très « choqués » d'avoir appris par communiqués de presse l'entrée en négociation exclusive de LVMH avec News Participations pour la cession du titre et de sa régie publicitaire. News Participations est le holding personnel d'Alain Weill, PDG de NextRadioTV (RMC, BFM, BFM TV).
La direction a en revanche indiqué que la date-limite des négociations exclusives avait été fixée au 31 décembre. La vente sera finalisée « d'ici quelques semaines », a déclaré jeudi sur RTL, le PDG Bernard Arnault, ajoutant que le prix de vente, « malheureusement pas très élevé », n'était « pas encore finalisé ».
Les représentants des salariés exigent que Nicolas Bazire, en charge du dossier chez LVMH, vienne les rencontrer dès vendredi afin de discuter de ce délai, jugé « trop court », et « de la façon dont la procédure est initiée ». Une nouvelle assemblée générale est prévue vendredi à 15H00.

Des synergies avec BFM

Alain Weill a affirmé vendredi à Libération vouloir se « donner trois ans maximum » pour redresser le journal, notamment via des « synergies avec BFM ou BFM TV » qui, dit-il, sont « dans l'air du temps ». « Le travail des rédacteurs doit être mutualisé, sur internet et, pourquoi pas, sur d'autres supports », a-t-il expliqué.
« Quand on nous a présenté le dossier avant l'été, nous étions sceptiques », déclare le candidat à l'acquisition du quotidien économique via son holding personnel, ajoutant : « Je n'avais pas imaginé m'intéresser à la presse, secteur réputé difficile, et qui plus est, à un journal en difficulté ».
« Après avoir beaucoup travaillé, j'ai jugé jouable de reprendre le titre », poursuit le PDG de NextRadioTV (RMC-Info, BFM, BFM TV, Groupe Tests), précisant : « Nous nous sommes donné trois ans maximum, nous sommes prêts à investir jusqu'à 40 millions d'euros dans sa relance ».
Ecartant la perspective d'un plan social comme deux jours plus tôt dans un entretien à l'AFP, il affirme que « les économies seront faites ailleurs ».
Invité à préciser son projet de relance pour le quotidien déficitaire de 17 millions d’euros en 2006, Alain Weill indique : « Peut-être faut-il creuser la piste des nouvelles technologies ». Il affirme avoir « beaucoup d'autres idées, notamment une nouvelle formule pour le deuxième trimestre 2008 ».

Remous aux Echos

Aux Echos, racheté à Pearson par LVMH pour 240 millions d'euros, les salariés ont voté une motion de soutien à leurs confrères. Au siège du premier quotidien économique français, les premières déclarations de Bernard Arnault ont provoqué des remous.
Interrogé sur l'opposition des salariés des Echos à son arrivée, le patron du géant du luxe a estimé que « tout ce processus » était fondé sur « un malentendu et un procès d'intention ».
« Je crois qu'au départ la direction de la rédaction des Echos avait probablement dans l'idée de faire arriver un autre projet (...) et donc a cherché à diaboliser notre présence et notre arrivée », a-t-il déclaré, ajoutant qu'elle avait « vis-à-vis des journalistes probablement en partie réussi ».
Il a estimé que la « polémique » sur les risques de conflits d'intérêt entre LVMH et la rédaction des Echos n'était « pas vraiment fondée », affirmant que l'indépendance des journalistes était « pour (lui) une évidence ».
Les journalistes des Echos ont décidé d'adresser une lettre ouverte à Bernard Arnault pour répondre à ces propos, qualifiés de « violents ». Elle sera publiée dans l'édition de vendredi.
Le directeur de la rédaction des Echos, Erik Izraelewicz, qui n'a pas souhaité réagir, s'est entretenu, de source proche du dossier, avec Bernard Arnault jeudi matin recevant l'assurance qu'il resterait à son poste s'il le souhaitait.

Francebourse.com, avec AFP
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