Le quotidien Les Echos paraîtra à nouveau demain, avec des articles consacrés à la situation du quotidien.
Le premier journal économique français, vendu à LVMH pour 240 millions d’euros, est aujourd'hui absent pour la deuxième journée consécutive des kiosques. Les salariés ont appris la nouvelle lundi soir et, réunis mardi en assemblée générale 241 sur 344, se sont prononcés pour la non-parution. La rédaction craint une mainmise éditoriale du repreneur.
Dans un entretien au Figaro publié mercredi, le directeur général du groupe Arnault, Nicolas Bazire a assuré que les moyens financiers de LVMH renforceront les Echos et a promis l'indépendance à la rédaction. Il a également annoncé la création d'un « comité d'indépendance éditoriale », que les journalistes pourront saisir en cas de conflit. « Aucune nomination de complaisance à la tête de la rédaction des Echos ne peut être envisagée, et c'est heureux », indique-t-il.
Le gouvernement estime pour sa part que le rachat des Echos a répondu aux règles de la concurrence. Le PS trouve au contraire cette opération « dramatique du point de vue du pluralisme de l'information ».
C’est également l’avis de la rédaction de La Tribune qui titre aujourd’hui « La presse économique en danger ».
Un texte signé des salariés vient ensuite expliquer leur opinion. « En l'état des informations communiquées, les offres (de rachat de la Tribune) n'apportent pas les garanties éditoriales, sociales et économiques suffisantes », indiquent-ils. « LVMH ne peut définir sans garde-fous le nouveau paysage concurrentiel de la presse économique française. Les facilités financières que Bernard Arnault entend accorder au repreneur ne sauraient l'exonérer de son obligation d'assurer la pérennité et l'indépendance de la Tribune ».
Le choix du nouveau propriétaire de la Tribune doit être annoncé jeudi au comité d'entreprise. Le groupe LVMH est donc en position de choisir son futur concurrent. Quatre offres fermes ont été présentées aux salariés. La cession pourrait se faire très rapidement.
