Lundi en fin de journée, LVMH annonçait avoir racheté les Echos au groupe britannique Pearson pour 240 millions d’euros. Hier, après une journée de négociations, le groupe de luxe a, à son tour, cédé le quotidien économique La Tribune à Alain Weill, PDG de NextRadioTV et à la tête du holding personnel News Participations, selon une information du Figaro.
Ce dernier était le favori face au consortium formé par Fabrice Larue, épaulé par Viel et Cie, et l’italien ClassEditori. Deux autres offres, celles de Cyril Zimmermann (Hi Media) et de Philippe Micouleau (ex-La Tribune), avaient déjà été écartées.
Un comité d’entreprise a été convoqué jeudi par LVMH pour dévoiler aux salariés de La Tribune le nom du repreneur.
En revendant rapidement La Tribune, Bernard Arnault, le PDG de LVMH, espère éviter tout conflit avec les autorités françaises de la concurrence.
Alain Weill s’est engagé à « ne procéder à aucun licenciement » à La Tribune qui emploie près de 200 personnes, dont une centaine de journalistes.
LVMH a précisé « que La Tribune ne sera pas vendue avec des dettes, le groupe procédant à une recapitalisation ». 36,5 millions d’euros avait déjà été injectés dans le titre en 2007 afin d’éponger la perte de 18 millions de 2006.
Réunis en assemblée générale, les salariés du quotidien économique ont voté une grève reconductible pour protester contre « le simulacre d'information de LVMH ».
« Les salariés ont voté la grève à une très forte majorité. Ce n'est pas une grève contre Alain Weill, mais contre le simulacre d'information de LVMH », a déclaré Sandrine Bajo. « Il s'agit d'une grève reconductible. Nous exigeons désormais de négocier avec Nicolas Bazire », directeur général de Groupe Arnault et administrateur de LVMH, a-t-elle ajouté.
