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Tchad : Les responsables de l'Arche de Zoé devront répondre de leurs actes

Article du 29/10/2007
Les responsables de l'opération avortée visant à emmener en France 103 enfants depuis l'est tchadien « répondront de leurs actes » au Tchad, a prévenu dimanche l'ambassadeur de France dans ce pays, où 17 Européens étaient en garde à vue avant une probable inculpation.
« C'est une opération complètement illégale », a affirmé l'ambassadeur Bruno Foucher au sujet du projet « Children Rescue » monté par l'association française Arche de Zoé pour « évacuer » ces enfants.
« Les membres de Children Rescue qui ont participé à l'ensemble de cette manipulation illégale répondront de leurs actes au Tchad », a-t-il ajouté lors d'une visite à Abéché, principale ville de l'est du pays, avant de se rendre à Biltine, plus au nord, pour rencontrer le président tchadien Idriss Deby Itno.
Neuf Français - des membres de l'association et trois journalistes - ainsi que sept membres espagnols de l'équipage de l'avion affrété par l'Arche de Zoé pour transporter les enfants en France ont été interpellés jeudi à Abéché.
Leur garde à vue, prolongée samedi de 48 heures, s'achève lundi. Ensuite, « je crois qu'ils seront probablement transférés à la maison d'arrêt », a déclaré dimanche le ministre tchadien de l'Intérieur, Ahmat Mahamat Bachir.
Un pilote belge, Jacques Wilmart, qui a acheminé ces dernières semaines une partie des enfants depuis la frontière tchado-soudanaise vers Abéché, a également été placé en garde à vue dimanche à N'Djamena, selon un responsable tchadien.
Reporters sans Frontières a demandé dimanche aux autorités tchadiennes la libération « sans condition » des journalistes français « venus couvrir les activités de l'association L'Arche de Zoé ».
La France a amorcé une série de contacts diplomatiques avec le Tchad et le Soudan et s'est vivement désolidarisée des responsables français de l'Arche de Zoé.
« La justice a été saisie en France ainsi qu'au Tchad, ceux qui se sont lancés dans cette affaire seront jugés », a averti l'ambassadrice de France à Khartoum, Christine Robichon.
Son homologue au Tchad, qui ne s'est pas rendu auprès des personnes en garde à vue dimanche à Abéché, s'est contenté de déclarer que la France appliquerait « les textes de protections consulaires ».
Le ministère français des Affaires étrangères a mis en place une « cellule de crise », sous la houlette de la secrétaire d'Etat Rama Yade, chargée notamment de suivre « la situation sanitaire et l'état psychologique des 103 enfants qui devaient être transportés en France en toute illégalité ».
Dimanche, elle a de nouveau assuré que les autorités françaises avaient « tout fait » pour tenter d'empêcher l'opération de voir le jour.
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a eu « un entretien téléphonique » avec le président Deby, « auquel il a exprimé sa solidarité avec les enfants ». Il a « attiré l'attention du président Deby sur la situation des personnes détenues et a exprimé sa disponibilité et celle de Mme Yade à se rendre au Tchad », selon le Quai d'Orsay.
Les autorités tchadiennes ont accusé verbalement les responsables de l'opération d'« enlèvement » et « trafic » d'enfants, et le président Deby a menacé de les sanctionner « sévèrement ».
Dès le début de l'affaire, jeudi, la plupart des organisations humanitaires internationales présentes dans l'est du Tchad pour assister quelque 236 000 réfugiés du Darfour et 173.000 déplacés tchadiens ont pris leurs distances avec l'opération très controversée de l'Arche de Zoé.
Les dirigeants de l'association affirment toutefois que Paris ne leur a pas clairement interdit de mener leur opération, affirmant avoir monté l'opération pour « sauver de la mort » des « orphelins » affectés par la guerre civile au Darfour.
L'Unicef a assuré pour sa part que les enfants étaient en « excellente santé », que la plupart étaient originaires du Tchad et que rien ne prouvait qu'ils étaient orphelins.


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