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Une visite porteuse de projets pour Nicolas Sarkozy au Maroc

Article du 24/10/2007

Après une récolte fructueuse de contrats, Nicolas Sarkozy a séduit ses hôtes marocains hier en jetant les bases « d’une Union économique, politique et culturelle » autour de la Méditerranée.
Accueilli à bras ouvert par le roi du Maroc Mohammed VI, le président français a en effet profité de cette occasion pour relancer son projet d’Union Méditerranéenne et a, pour se faire, convié les chefs d’Etat de la Méditerranée à une réunion en France en juin 2008. « Le moment est venu de passer du dialogue à la politique, de cesser de discuter pour agir », a-t-il martelé hier après avoir lancé son invitation au palais royal de Tanger en présence de membres du gouvernement marocain et d’hommes d’affaires des deux pays.
Le président français avait évoqué pour la première fois ce projet d’Union méditerranéenne pendant sa campagne électorale, en février 2007 lors d’un meeting à Toulon, afin d’ « engager la Méditerranée sur la voie de la réunification après douze siècles de déchirements ».
« A tous les Méditerranéens (...), je veux dire que le moment est venu de mettre toutes leurs forces et tout leur coeur à bâtir cette union, car ce qui se joue là est absolument décisif pour l’équilibre du monde, pas seulement pour l’avenir des peuples méditerranéens mais pour l’avenir de l’humanité »
, a affirmé le président français.
« En Méditerranée, se décidera de savoir si oui ou non le nord et le sud vont s’affronter, si oui ou non, le terrorisme, l’intégrisme, le fondamentalisme réussiront à imposer au monde leur registre de la violence et de l’intolérance », a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy a défini les contours de cette union, sans toutefois entrer dans les détails ni citer nommément les pays qui selon lui devraient en faire partie.
A Toulon, le candidat Sarkozy avait déploré les maigres résultats du processus de coopération euro-méditerranéen lancé à Barcelone en 1995 et présenté une Union organisée autour de quatre pôles : « l’environnement, le dialogue des cultures, la croissance économique et la sécurité ».
« L’Union doit être pragmatique, elle sera à géométrie variable selon les projets. Comme l’Europe avait commencé avec le charbon et l’acier, et avec le nucléaire, l’Union commencera avec le développement durable, l’énergie, les transports, l’eau », a-t-il affirmé hier à Tanger.
Mais à Bruxelles, ce flou inquiète et la Commission européenne a indiqué hier attendre des « clarifications » des autorités françaises.

Un partenariat renforcé avec le Maroc

La visite de Nicolas Sarkozy, accompagné d’une forte délégation d’hommes et de femmes politiques et de chefs d’entreprise, a également été l’occasion pour la France de signer des contrats avec le Maroc pour un montant de 3 milliards d’euros.
Le plus important porte sur la réalisation d’une ligne de train grande vitesse, estimée à 2 milliards d’euros, dont la moitié reviendra à Alstom, à la SNCF et à Réseau ferré de France (RFF), pour le matériel roulant et l’équipement de la voie.
Par ailleurs, Alstom a signé deux autres contrats : le premier avec l’Office National des Chemins de Fer marocain (74 millions d’euros) pour la livraison, à compter de 2010, de 20 locomotives Prima électriques de nouvelle génération. Et un autre de 200 millions d’euros qui concerne l’équipement d’une centrale à cycle combiné.
Un protocole d’accord a été signé entre Areva et l’Office chérifien des phosphates pour l’extraction de l’uranium de l’acide phosphatique marocain. « Selon l’AIEA, les ressources d’uranium en sous-produit des seuls gisements de phosphates du Maroc avoisineraient les 6 millions de tonnes, soit deux fois plus que les ressources mondiales connues des gisements d’uranium », souligne Areva dans un communiqué.
Hier, Nicolas Sarkozy a également annoncé que la France et le Maroc avaient décidé de coopérer dans le domaine nucléaire civil. « L’énergie du futur n’a pas vocation à être la possession exclusive des pays les plus développés dès lors que les conventions internationales sont partout respectées », a-t-il insisté devant les députés marocains à Rabat. « Dire ceci, c’est aussi pour moi une façon de dire à l’Iran qu’une coopération est possible et que nous ne sommes pas condamnés à la confrontation », a-t-il ajouté.
En revanche, sur le plan militaire, le dossier Rafale n’a pas séduit et le Maroc semble plus intéressé par des chasseurs bombardiers américains F16 plutôt que par les avions de combat français.
Autre contrat dans l’escarcelle française : la vente d’une frégate polyvalente de classe FREMM. Selon la presse marocaine, son coût s’élève à 500 millions d’euros.
Il a également été décidé que la France moderniserait 25 hélicoptères Puma et 140 véhicules blindés de l’armée marocaine. La France fournira aussi un système de surveillance des frontières.


Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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