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Musée Guggenheim de Bilbao : Comment le musée a relancé « la ville noire »

Article du 19/10/2007

Le Musée Guggenheim de Bilbao célèbre aujourd’hui ses dix ans, une décennie de succès pour ce musée d’avant-garde qui a surmonté les critiques et lancé le renouveau de la « ville noire » du Pays basque, alors en plein déclin industriel.
Du haut de ses quatre mètres, « Puppy », le célèbre chien en fleurs qui monte la garde à l’entrée du musée, voit passer en moyenne un million de visiteurs par an, dont plus de 60 % d’étrangers. Un succès inespéré : ses fondateurs tablaient sur un nombre de visiteurs annuel compris entre 250 000 et 500 000.
Pour son dixième anniversaire, le musée inaugure aujourd’hui l’oeuvre en extérieur « Arcs rouges » du Français Daniel Buren, une grande arche rouge enjambant le pont proche du musée et qui sera l’une des oeuvres permanentes du Guggenheim.
Tout en angles et en rondeurs, recouvert de plaques de titane argentées surplombant la Ria de Bilbao, qui débouche quelques kilomètres plus loin dans l’Atlantique, le musée à l’architecture spectaculaire a d’abord peiné à convaincre les habitants, qui le jugeaient trop onéreux, trop moderne.
Au début des années 1990, noire de pollution, Bilbao, un temps l’une des villes les plus riches d’Espagne grâce à l’industrie sidérurgique, sombrait dans le marasme. Le chômage atteignait des sommets.
La fondation Solomon Guggenheim, de la famille américaine du même nom, cherchait une ville européenne pour installer un musée frère du Guggenheim de New York : Salzbourg? Venise ? Ce fut Bilbao. Le gouvernement régional basque releva le défi de ce projet de 150 millions d’euros, financé à 100 % par des fonds publics locaux. Le musée appartient au « réseau Guggenheim » qui partage avec les Guggenheim de New York et Las Vegas et les collections Peggy Guggenheim de Venise et Berlin et bientôt d’Abou Dhabi une importante collection permanente tournante.
Aux critiques citoyennes s’étaient ajoutées l’opposition de l’organisation indépendantiste armée ETA. Six jours avant l'inauguration, elle avait abattu un policier chargé de surveiller le musée. Le groupe clandestin, qui a repris les armes en juin après une trêve de 14 mois, continue sans le vouloir de marquer la trajectoire du musée : « Basque Chronicles », une exposition photographique temporaire du Navarrais Clemente Bernard suscite l’hostilité des associations de victimes qui demandent son retrait, la jugeant trop complaisante envers les indépendantistes.
Bâti sur une rive industrielle désaffectée, le Guggenheim de Bilbao a créé ex-nihilo un tourisme alors inexistant. Les visiteurs y sont depuis 2004 plus nombreux qu'à Saint-Sébastien, la grande station balnéaire basque.
Les autorités locales estiment qu’il a généré 4 500 emplois et 1,5 milliard d’euros dans une ville aujourd’hui en plein renouveau économique. Le musée a été le fer de lance d’une vaste rénovation confiée aux plus prestigieux architectes: nouvel aéroport de l’Espagnol Santiago Calatrava, métro du Britannique Norman Foster, nouveau plan d’aménagement de la Ria par l’Irakienne Zaha Hadid, etc.
Ce renouveau a valu à Bilbao le prix du meilleur projet urbain du monde à la biennale de Venise en 2004 et, qui l’eut cru il y a dix ans, le prix Pfizer de la ville d’Espagne « la plus saine ».

Francebourse.com, avec AFP

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