La Banque centrale européenne devrait rester sur un statu quo lors de sa réunion du conseil des gouverneurs aujourd’hui. L’envolée de l’euro et les signes annonciateurs d’une perte de vitesse de l’économie devraient en effet pousser la BCE à garder ses taux inchangés, un gel appelé à durer encore un bon moment.
Début août, l’institut européen avait fait savoir son intention de resserrer encore la vis en septembre mais avait dû s’abstenir après le plongeon des marchés financiers lié à la crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, le principal taux directeur, qui détermine le coût du crédit dans les treize pays ayant adopté la monnaie unique, devrait donc rester à 4 %.
Pour de nombreux économistes, la BCE en a néanmoins terminé avec son cycle de remontée des taux, entamé en décembre 2005 et qui s'est traduit par huit hausses. La majorité des experts du panel misent sur des taux inchangés tout au long de 2008.
Principale raison de ce statu quo : la recrudescence des craintes sur l’économie de la zone euro. Les baromètres de confiance, aussi bien des industriels que des consommateurs, ont fléchi en septembre. Les premiers s’inquiètent surtout de l’impact de la crise financière sur l’économie réelle aux Etats-Unis et de l’euro fort, les seconds de la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. L’euro évolue désormais à plus de 1,42 dollar et rend les exportateurs nerveux. Certains en souffrent plus que d’autres, comme l’avionneur européen Airbus, les contrats dans l’aéronautique étant libellés en devise américaine.
En outre, l’augmentation des prix à la consommation a, avec un taux 2,1 % sur un an, dépassé en septembre pour la première fois depuis un an le seuil autorisé par la BCE. Mais l’inflation pèse pour le moment moins lourd dans la balance que les risques pour l’économie.
