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Hervé Durand; directeur de Dialzo : "Notre potentiel de croissance est élevé"

Article du 06/12/2006
Francebourse a interviewé Hervé Durand, le directeur de Dialzo.
Dialzo est une petite société de Dordogne spécialisée dans la cuisson-extrusion à destination de la nutrition animale. A partir de céréales, de soja et de lin, Dialzo produit donc une alimentation pour les animaux d’élevage. Le procédé de l’extrusion permet, en deux mots, d’enlever les facteurs anti-nutritifs des matières premières végétales et de les rendre plus faciles à digérer.

FB : Pouvez-vous revenir aux problèmes qu’a connus votre société et qui ont amené à l’interruption de sa cotation pendant plus de deux ans ?
Hervé Durand, directeur de Dialzo : Il faut revenir sur le contexte de 2000 : nous sommes à l’époque de la l’apogée du marché du bio dans les filières animales. Les anciens dirigeants de Dialzo ont voulu suivre le mouvement et se diversifier dans le bio via un investissement lourd, de près d’un milliard d’euros.
Au même moment, l’Europe adoptait une directive sur les obligations des sites de production de nourriture animale bio. A l’origine, cette directive devait prendre effet le 24 août 2003. Or début 2003, un arrêté a été pris qui reporte de quatre ans ces mesures spécifiques. En quelques jours, le marché a disparu, les clients ont annulé leurs commandes… Pour Dialzo, tout est tombé à l’eau.

Où en est-on dans ce secteur aujourd’hui ?
Hervé Durand : Pour l’instant, la France utilise ses sites conventionnels avec des modes dérogatoires. Le bio n’est pas encore un marché structuré. Le savoir-faire n’est pas là. Qui plus est le marché est soumis à de fortes luttes d’influences entre lobbies.
Notre seule consolation est que nous avons désormais un appareil productif prêt à accueillir les nouvelles normes européennes alors que nos concurrents seront obligés de réaliser ces investissements dans les mois et années à venir. Au moins, nous avons une longueur d’avance.

En 2003, Dialzo est au bord de la liquidation suite à ce report.
Hervé Durand : Jusqu’en 2003, je travaillais dans la société mais je n’en étais pas le dirigeant. Comme il était pour moi hors de question de ne pas aider l’entreprise, je me suis fait nommer président. Ma première démarche a été de me rendre devant le tribunal de commerce pour présenter un plan de redressement qui était, somme toute, très fragile.

C’est à ce moment que vous vous rapprochez de Duc ?
Hervé Durand : En effet. Duc était déjà un client important de Dialzo même s’il n’était pas le premier. Il faut dire que nous étions alors les seuls à offrir à Duc des produits tracés pour ses poulets certifiés et garantis sans OGM. Duc avait donc un fort intérêt pour nos produits. Le rapprochement avec le volailler s’est donc d’abord fait à partir d’une démarche opérationnelle : il lui offrait une possibilité de mixité d’approvisionnement intéressante.
François Gontier, le président de Duc, s’est également intéressé à l’aspect financier.

Comment avez-vous procédé ?
Hervé Durand : Par une augmentation de capital. Elle nous a permis de faire face aux premières échéances du plan d’apurement, de réaliser les investissements nécessaires et de faire une acquisition majeure pour le groupe. Cette augmentation de capital a été offerte aux anciens actionnaires de Dialzo et Duc en garantissait la bonne fin, ce qui ne fut même pas nécessaire car l’offre a été très suivie.
Notre société est sortie de la phase de redressement fin 2004 début 2005. L’action a repris la cotation en juillet 2005.

Parlez-nous de cette acquisition ?
Hervé Durand : A la même époque nous avons eu la possibilité de racheter le site de Craon, en Mayenne. Il s’agissait d’un site industriel de même vocation, qui appartenait à une Coopérative et était à la recherche d’un dirigeant. Son rachat a été formalisé le 2 mai 2005. Il devait être opérationnel très vite. Or ce même 2 mai, nous avons été confronté à un incendie sur une chaîne de production en Dordogne. Les débuts en Mayenne ont donc été quelque peu chaotiques puisque nos équipes mobilisées à Vergt ne pouvaient s’occuper de la restructuration de Craon.
Nous avons perdu six mois dans nos objectifs d’explosion des tonnages mais nous en percevons véritablement les fruits depuis mars-avril 2006. Les derniers chiffres confirment la tendance de croissance.

Pensez-vous vous développer à l’international ?
Hervé Durand : L’Espagne est un client traditionnel pour nous mais cela reste très sporadique. Les Espagnols font appel à nous quand ils ont une crise d’approvisionnement. Ce n’est pas un marché pérenne, il reste centré autour de produits basiques. Notre but est donc d’y fidéliser une clientèle, de développer des flux commerciaux de produits plus élaborés. Je pense que l’Espagne va devenir le premier producteur européen d’alimentation du bétail devant la France en 2006-2007.
Nous avons également noué des contacts dans les Emirats arabes depuis 2003. Nous nous intéressons à trois axes : le négoce avec deux partenaires qui nous demandent l’exclusivité des produits – ce qui nous incite à la prudence -, un projet de création d’une usine d’alimentation pour les chevaux et un projet de transfert de compétences avec une université.

Sur le plan national, quels sont vos autres axes de développement ?
Hervé Durand : Nous travaillons à la création d’une filière énergétique. Le Diester, l’huile végétale pure, pourrait remplacer 30 à 70 % du diesel des voitures. Dialzo avec une tonne de graines est capable de produire un tiers d’huile végétale et deux tiers de tourteaux. Ces derniers sont soit destinés à l’alimentation animale et utilisés rapidement soit stockés et soumis à un processus d’extraction à froid. Notre pôle Energie, filière de biocarburants issus de la transformation des matières premières végétales, se concrétise par un projet d'unité dans le sud-ouest pour la prochaine campagne.
Nous allons vers un cycle de 10 ans de matières premières chères qui va renforcer d’autant l’importance de l’extrusion, aussi bien pour l’alimentation animale que pour les biocarburants.

Quelles sont prévisions de croissance ?
Hervé Durand : Notre potentiel de croissance est élevé sans besoin de réaliser des investissements autres que de mise à niveau. Nous attendons une augmentation de notre chiffre d’affaires de 15 % pour le prochain exercice.

Informations société :
Dialzo
Route du collège « Les granges »
24 380 Vergt
Site : dialzo.fr

Chiffre d’affaires 2005 : 4,154 millions d’euros
14 salariés
Principal actionnaire : DUC à hauteur de 59,3 % du capital

ISIN : FR0010217414 – MLDIA
Coté au Marché Libre
Cours au 1er décembre 2006 : 0,66 euros

Francebourse.com - Alexandra Voinchet
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