"Air France – KLM, membre de Skyteam, vous remercie d’avoir choisi cette compagnie"
Article du 23/11/2006
Et elle peut. Le deuxième groupe aérien européen a engrangé les bons résultats au deuxième trimestre. + 8,8 % pour le chiffre d’affaire sur cette période juillet-septembre, à 6,13 milliards d’euros. + 7,8 % pour le résultat d’exploitation à 568 millions d’euros. + 18,8 % rien que pour le résultat d’exploitation de l’activité transport de voyageurs. En revanche, l’activité fret est en recul, son résultat d’exploitation devenant même négatif.
Toutefois, le groupe franco-néerlandais a pâti du renchérissement du prix du carburant. + 29 % à 1,17 milliards d’euros. Cette lourde facture ampute logiquement le bénéfice net, qui baisse ainsi de moitié sur le second trimestre 2006, à 374 millions d’euros. Hors cet élément exceptionnel, le bénéfice net aurait progressé de 25,5 %, précise le groupe. Air France-KLM dans un communiqué et confirme son objectif d'un résultat d'exploitation pour l'exercice "en hausse sensible" comparé aux 936 millions enregistrés en 2005/2006. "Au cours de ce semestre, le groupe a encore améliorer sa rentabilité tout en renforçant à nouveau sa situation financière. Les bonnes conditions actuelles d'activité nous permettent de confirmer notre objectif de réaliser un résultat d'exploitation pour l'exercice en hausse sensible sur celui de l'année dernière", a déclaré Jean-Cyril Spinetta, Président de Air France-KLM.
Reste que en 2007 la baisse du prix du pétrole pourrait cette fois-ci bénéficier au groupe aérien. Et à ses clients. Déjà en octobre, la compagnie a abaissé sa surcharge carburant facturée aux passagers, passant de 58 à 51 euros par vol long-courrier.
Les fruits de la fusion
La période estivale a donc été plutôt bonne pour Air France – KLM. Elle n’a en tous cas rien à voir avec l’été 2005 qui avait connu de nombreux crashs aériens. L’activité de toute compagnie reste intimement liée au niveau du trafic aérien, donc à la conjoncture globale, aux flux touristiques et à la confiance des voyageurs. Durant les derniers mois, le trafic et les capacités ont affiché une progression de 5,2 %. Soit un total de 19,6 millions de passagers sur la période concernée.
Il semblerait donc que la stratégie concurrentielle des compagnies low cost n’ait pas réussi à entamer la confiance de la direction d’Air France – KLM. "Grâce à la fusion, Air France - KLM est leader sur les marchés et bénéficie d’un positionnement compétitif unique", a précisé Jean-Cyril Spinetta. Les deux compagnies ont en effet bénéficié de fortes synergies et cette fusion fait aujourd’hui office de très bel exemple. Ainsi, le tandem, en commandant ensemble ses avions long-courrier, réalise déjà de sérieuses économies.
De nouveaux projets sont donc désormais à l’étude. Il y a quelques jours le quotidien La Tribune révélait qu'Air France envisagerait de lancer une "compagnie régulière à vocation touristique", à horizon été 2007, sur plusieurs destinations loisirs moyen-courriers (Maghreb) au départ de Paris-Orly. Cette compagnie s’appuierait sur Transavia, la filiale de KLM spécialisée dans les activités touristiques. Cette initiative intervient neuf ans après la fermeture de la filiale Air Charter d'Air France en 1997. Transavia, la compagnie néerlandaise, enregistre un vif succès, elle est bénéficiaire depuis 28 ans. Elle combine une activité charter à une activité de vente directe de billets aux consommateurs.
Cette nouvelle activité mixte devrait permettre à Air France – KLM de s’inscrire dans la course aux clients avec les compagnies low cost déjà bien installées. Elle répond également au souhait d’Air France de ne pas créer une filiale 100 % low cost, par crainte de canibaliser son propre réseau. Cette annonce inquiète cependant certains responsables de tours opérateurs ou de compagnies françaises spécialisées dans le tourisme. Autre source d’interrogation : Air France avait brandi, il y a quelques semaines, la menace de se retirer des aéroports régionaux qui se lanceraient dans l’aventure du low cost en installant des terminaux à bas coût, suite à l’exemple de Marseille.
Air France – KLM entend donc conserver une partie du ciel européen. On parle même d’un rapprochement avec Alitalia, la compagnie italienne en difficultés. Déjà membre de l’alliance Skyteam, le groupe franco-néerlandais reste un acteur majeur du transport aérien mondial.
A la bourse de Paris, le titre Air France cédait ce matin 5,55 % à 30,46 euros après l’annonce de ces résultats, certes positifs mais inférieurs aux anticipations des analystes.
