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Japon : le gouvernement décapité

Article du 13/09/2007
Depuis des mois, Shinzo Abe refusait de quitter le pouvoir. Mais, affaibli par des scandales à répétition au sein des ses gouvernements, moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre conservateur, plus jeune à occuper ce poste dans l’après-guerre au Japon, a finalement remis sa démission.
« La situation inextricable dans laquelle je me trouve rend ma tâche très ardue. J’en ai donc conclu que je devais rapidement prendre une décision afin de limiter au maximum la crise politique », a avoué le Premier ministre.
Shinzo Abe abandonne à la fois ce poste de chef du gouvernement et la direction du Parti libéral-démocrate (PLD), le grand parti de la droite nippone, qui a subi un sévère revers aux élections sénatoriales du 29 juillet. Depuis cette date, la cote de popularité de Shinzo Abe n’avait cessé de baisser malgré le remaniement ministériel de la fin août qui lui avait fait bénéficier d’un regain de popularité.
En arrivant au pouvoir, en septembre 2006, Shinzo Abe, un nationaliste pragmatique, s’était fait l’apôtre d’un Japon décomplexé dans l’arène internationale mais au détriment des soucis quotidiens des Japonais. Il avait succédé au populiste Junichiro Koizumi (2001-2006), une succession difficile à assurer en raison de la très forte personnalité de ce dernier.
Les différents scandales politico-financiers qui ont touché ses proches collaborateurs n’ont pas manqué non plus de déstabiliser Shinzo Abe au cours des dernières semaines.
Le remaniement ministériel de la fin août n’a guère tenu. Le ministre de l’Agriculture, Takehido Endo, a rendu son tablier au bout de quelques jours, englué dans un nouveau scandale financier.
Autre départ : celui de la vice-ministre des Affaires étrangères, Yukiko Sakamoto, en raison d’un scandale de fausses factures impliquant un de ses comités électoraux.
Dans le précédent gouvernement de Shinzo Abe, deux ministres avaient dû se démettre à la suite de gaffes ou de malversations et un troisième, mouillé dans des affaires de corruption, s’était suicidé. Son ministre de la Justice avait reconnu avoir reçu de l’argent d’un groupe rural recrutant des stagiaires étrangers alors que lui-même avait donné des avis sur des octrois de visas.
En outre, une session extraordinaire - à haut risque pour la droite au pouvoir – s’était ouverte lundi au Parlement. L’enjeu principal des débats parlementaires est la prolongation controversée au delà du 1er novembre de la mission navale japonaise de ravitaillement des forces internationales engagées en Afghanistan.
Le chef de l’opposition, dont l’objectif principal est d’obtenir des élections législatives anticipées, menaçait par ailleurs de déposer une motion de censure contre Shinzo Abe.
C’est l’actuel numéro deux du PLD et ancien ministre des Affaires étrangères, Taro Aso, un nationaliste comme Shinzo Abe, qui est désormais favori pour le remplacer.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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