Mattel : nouveau rappel de jouets contenant de la peinture au plomb
Article du 05/09/2007
L’annonce par le géant américain Mattel du rappel de milliers d’accessoires de jeu remet sur le tapis la polémique autour des jouets défectueux lancée début août dernier.
Cette fois-ci, le fabricant va retirer de la vente et rappeler des accessoires de la poupée Barbie et qui seraient potentiellement dangereux pour la santé des enfants en raison d’une teneur élevée en plomb provenant des colorants utilisés. Le rappel concerne aussi trois jeux pour enfants en âge pré-scolaire commercialisés sous la marque Fisher-Price : deux trains (de la ligne « GeoTrax ») et un instrument de musique à percussion. Au total, 844 000 pièces sont concernées par cette mesure : 522 000 aux Etats-Unis et 322 000 dans le reste du monde, ajoute Mattel dans un communiqué.
Mattel demande à ses clients de ne pas rendre les produits défectueux aux détaillants, mais de s’adresser directement à lui.
Il s’agit là du troisième de l’été par le géant du jouet après la découverte il y a un peu plus d’un mois de problèmes dans plusieurs gammes de produits, susceptibles de mettre en danger la santé des enfants. Troisième rappel, non, tempérait ce matin, le dirigeant de Mattel France sur Europe 1 qui préférait parler d’une troisième phase dans l’inspection minutieuse des produits Mattel et qui a permis de découvrir d’autres contrefaçons.
Toujours est-il que ce retrait mondial ne va pas dans le sens du géant Mattel, connu pour être l’un des fabricants de jouets les plus sourcilleux en matière de sécurité et dont risque d’être mise à mal.
Le groupe a en effet déjà effectué deux retraits massifs de jouets au cours des dernières semaines, à chaque fois en raison de teneurs en plomb élevées.
Annoncé le 1er août, le premier retrait portait sur 1,5 million de jouets, notamment des figurines de la série Elmo. Mattel avait ainsi rappelé 570 exemplaires de jouets « Dora l’exploratrice » distribués en France, également suspectés de contenir des peintures toxiques.
Quelques jours plus tard, le groupe américain rappelait plus de 400 000 petites voitures à l’effigie du film d’animation « Cars ».
Mi-août, 18,2 millions de jouets magnétiques au niveau mondial, dont 9,5 millions aux Etats-Unis avaient dû faire l’objet d’une mesure similaire parce qu’ils incluaient de minuscules aimants, pouvant être mortels si avalés. Ces aimants étaient notamment vendus avec des produits Barbie et Batman.
A chaque fois, les produits incriminés avaient été fabriqués en Chine.
En juin déjà, avant que n’éclate cette affaire, 1,5 million de petits trains en bois fabriqués en Chine avaient été rappelés aux Etats-Unis par leur importateur, le groupe RC2 Corp. Les jouets étaient également soupçonnés d’être recouverts avec une peinture contenant du plomb, substance dangereuse pour la santé, en particulier pour les enfants.
D’autres scandales ont également défrayé la chronique récemment comme ceux des dentifrices soupçonnés de contenir un produit extrêmement nocif servant notamment dans les antigels, des poissons d’élevage et crevettes contenant des substances pharmaceutiques non autorisées, ou de la nourriture animale contaminée qui a tué des milliers de chiens et de chats aux Etats-Unis.
Défauts de fabrication en Chine
Le groupe américain affirme qu'il a pris cette décision de manière volontaire, à la suite d'un réexamen de ses relations avec ses fournisseurs chinois. Plusieurs ont été depuis exclus de la liste de ses sous-traitants, affirme le géant californien.
Mattel a également pris plusieurs mesures, notamment la vérification systématique des peintures utilisées et la mise en place de visites inopinées dans les ateliers de fabrication de ses sous-traitants. Les deux tiers des jouets commercialisés par Mattel sont fabriqués en Chine.
De son côté, Pékin a décidé de mener l’enquête sur ces problèmes, refusant de prendre entièrement la faute à sa charge. Un temps, l’Administration du contrôle de qualité chinoise a même parlé d’erreurs dans le dessin des produits de la part de Mattel.
China Labour Watch, un groupe de défense des travailleurs chinois, a même publié une enquête dans laquelle il dénonçait les conditions de travail dans huit usines de jouets produisant pour des groupes tels que Disney, Hasbro et Fox TM. Lois chinoises sur le travail violées, heures supplémentaires abusives et non correctement rémunérées, environnement de travail dangereux, conditions de vie humiliantes, âge légal non respecté … de quoi alimenter la polémique.
