On pouvait espérer le calme revenu dans le gouvernement de Shinzo Abe. Le Premier ministre conservateur japonais a nommé la semaine dernière de nouveaux ministres. Une réponse à la débâcle historique de sa coalition aux élections sénatoriales et à son refus de démissionner qui ont entraîné le Japon dans une crise politique d’une rare ampleur.
Le remaniement ministériel n’aura donc guère tenu. Cette fois-ci, c’est le ministre de l’Agriculture, Takehido Endo, qui rend son tablier, englué dans un nouveau scandale financier. Il est le cinquième ministre à quitter le gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe il y a un an. Mais jamais un ministre n’était resté au gouvernement si peu de temps.
Autre départ : celui de la vice-ministre des Affaires étrangères, Yukiko Sakamoto, en raison d’un scandale de fausses factures impliquant un de ses comités électoraux.
Dans le précédent gouvernement de Shinzo Abe, deux ministres avaient dû se démettre à la suite de gaffes ou de malversations et un troisième, mouillé dans des affaires de corruption, s’est suicidé. Son ministre de la Justice avait reconnu avoir reçu de l’argent d’un groupe rural recrutant des stagiaires étrangers alors que lui-même avait donné des avis sur des octrois de visas.
Des départs en série et des bévues bien mal venues pour Shinzo Abe qui attend l’ouverture d’une session parlementaire qui s’annonce particulièrement difficile pour la coalition de droite au pouvoir. Le Premier ministre devra en effet désormais composer avec une opposition complètement requinquée qui a décidé de passer à l’offensive.