Dossier Eté 2007 : les imperméables plus utiles que les crèmes solaires
Article du 24/08/2007
En temps normal, l’été rime avec terrasses de cafés, crèmes solaires, dégustation de glaces… Mais quand juillet et août ressemblent davantage à l’automne qu’à la saison chaude, ce sont les vendeurs d’imperméables et de parapluies qui ont le sourire !
Chez Décathlon (articles de sport), à la place des maillots de bain, des shorts et des débardeurs, les clients ont opté pour des « pièces plus chaudes », explique Philippe Dourcy, directeur de la communication. « Nous vendons beaucoup de polaires et de vestes imperméables ».
Cette année, un parapluie était bien plus utile qu’un maillot de bain. D’ailleurs les ventes, « déjà bonnes en mai et juin, ont explosé en juillet et en août », a déclaré Jean Piganiol, PDG de Piganiol, premier fabricant européen de parapluies. Le chiffre d'affaires de ses deux magasins situés à Aurillac, la « capitale du parapluie », et Saint-Jean-de-Luz « a augmenté de 66% par rapport à la même période l'an dernier ».
L’été a été maussade et le moral des Français aussi. Alors qu’il s’améliorait depuis sept mois, l’indicateur qui mesure le moral des ménages a reculé de 3 points à -15, en juillet. Et la météo y est sûrement pour quelque chose. Une dégradation que Nicolas Bouzou, économiste du cabinet Astérès, relativise toutefois : « une petite dégradation du moral des ménages ne veut pas dire que ça va se répercuter sur la consommation », nuance-t-il.
Pourtant, le constat est là. Le moral des Français n’est pas le seul à avoir souffert du mauvais temps. Nombre de secteurs ont vu leurs ventes plonger.
Les climatiseurs-ventilateurs sont restés au placard. Les ventes se sont effondrées de 90% en juillet. Et celles des réfrigérateurs ont diminuées « de 20% par rapport à la même période de 2006 », indique une porte-parole d’une grande enseigne.
« En juin, nous avons enregistré des baisses de 12% au rayon ‘liquides’ (boissons non alcoolisées), de 11% des produits surgelés, de 9% des fruits et légumes », note le groupe de distribution Système U.
Alors que le soleil a souvent refusé de se montrer, lunettes et crème solaires sont restées à l’ombre. Conséquences : les ventes de lunettes de soleil se sont réduites de 30%, celles de crèmes solaires ont dégringolé de 50%. Un avantage : peu de soleil, moins de moustiques. Les ventes des insecticides ont diminué de 8%...
Les cafetiers ont souffert
Habituellement, les vacanciers raffolent des glaces et des barbecues. Mais cette année, les rayons crème glacée ont enregistré un recul allant jusqu'à 35%, selon le syndicat des fabricants. Le barbecue a également été délaissé : repli de 21% des achats d'allume-feu, recul de 25% de ceux de charbon de bois.
Quant aux enfants, ils devront attendre un été plus chaud pour barboter dans une piscine gonflable, dont les ventes ont chuté de 50% dans certains magasins.
Et si les restaurateurs peuvent profiter du mauvais temps, les cafetiers, dont les terrasses restent largement vides, souffrent. « Leur chiffre d'affaires a baissé en moyenne entre 12 et 15%, voire de 30% dans les zones du bord de mer », confie Jean-Marc Le Carour, président de l'Umih-Bretagne (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie).
« Pour les cafetiers, c'est catastrophique depuis trois mois », lâche Michel Bessière, porte-parole du Synhorcat (deuxième organisation patronale française de l'hôtellerie-restauration). Il chiffre entre 10 et 20% la baisse d'activité des bars, et met notamment en avant le recul de la consommation de bière déjà « naturellement en chute ».
Mais certains veulent garder des raisons d'espérer et misent maintenant sur les effets de la Coupe du monde de rugby en septembre. Environ 350 000 visiteurs sont attendus pour cet événement et les recettes pourraient dépasser le milliard et demi d'euros.
