DOSSIER CNE : Le CNE a bien du mal à se faire embaucher
Article du 10/08/2007
900 000 intentions d’embauche depuis son lancement le 4 août 2005. Des essais pas toujours transformés. Le Contrat Nouvelles Embauches (CNE) n’a justement pas rempli son contrat.
En place depuis le 4 août 2005, le CNE a représenté 7,8 % des intentions d’embauche en données brutes en juin, selon les statistiques de l’Acoss, l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, qui fédère les Urssaf chargées de collecter les cotisations sociales.
Avec des intentions d’embauche de l’ordre de 35 000 par mois.
Ce contrat de travail à durée indéterminée destiné aux entreprises de 20 salariés ou moins, débutant par un période de deux ans pendant laquelle l’employeur peut licencier son salarié sans avoir à fournir de justification, séduit surtout les employeurs du BTP, du commerce ainsi que dans les services aux particuliers (coiffure, esthétique, etc.).
Selon une enquête de l’Union professionnelle artisanale (UPA), les chefs d’entreprise continuent de privilégier les CDI. Seuls 10 % des recrutements ont lieu en CNE, contre 14 % en été 2006.
Toutefois, « plus des trois quarts (76 %) des salariés employés en CNE sont encore en poste dans les entreprises artisanales au terme des deux années de pratique », note l’étude.
Selon l’UPA, « les contrats rompus avant la fin de la période de deux ans l’ont été d’abord sur initiative des salariés (13 % du total), puis celle de l’employeur (8 %) et pour 3 % sur commun accord ».
Ce qui est vrai pour l’artisanat l’est dans les autres secteurs économiques français. D’après l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), alors que l’ensemble des intentions de recrutement progressait fortement à la mi-juillet (+ 7,8 %), le nombre d’intentions d’embauche en CNE a enregistré une « forte baisse » de 13,2 % avec un peu plus de 100 000 recrutements annoncés.
103 000 CNE ont été enregistrés au second trimestre contre 170 000 intentions d’embauches en CNE au premier trimestre 2006.
Après un « effet d’aubaine », c’est un « effet de tassement » qu’a connu le CNE.
Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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