Vente de réacteurs EPR à la Chine : La signature de l'accord reportée

La France et la Chine ont reporté la signature, prévue initialement mardi à Pékin, d'un accord pour la construction en Chine de deux réacteurs nucléaires EPR, pour des raisons « techniques et d'agenda », a-t-on appris lundi auprès d'un membre de la partie française.
« Le principe d'une lettre d'intention », signée entre le groupe nucléaire français Areva et son partenaire chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp.) « reste acté mais la date reste à décider », a indiqué cette source.
« La date initiale du 31 juillet, un temps envisagée, a été reportée pour des raisons techniques et d'agendas », a-t-on ajouté.
Plus tôt, le réseau d'associations « Sortir du Nucléaire » a affirmé dans un communiqué que le prix de vente des deux réacteurs « pourrait être de cinq milliards de dollars ».
Le contrat pour ces 2 réacteurs de troisième génération fabriqués par le groupe nucléaire français Areva s'établit « autour de 5 milliards de dollars », a confirmé lundi une source proche du dossier.
Le coût du premier EPR qu'Areva construit en Finlande, où le groupe public est maître d'ouvrage et fournisseur, est évalué par les spécialistes à environ 3 milliards d'euros.
En Chine, Areva n'est pas maître d'ouvrage mais doit fournir les réacteurs et leur combustible (uranium), ainsi que les services associés, soit toute la chaîne de valorisation du minerai.
Cette transaction « est certainement loin d'être la ‘bonne affaire pour la France’ », qui « vendrait ces deux EPR au prix d'un seul, c'est-à-dire largement à pertes », déplore « Sortir du Nucléaire », qui demande « d'annuler » la signature du contrat.
« Il est donc nécessaire que les autorités françaises (...) disent la vérité aux Français, qui risquent bien de payer la différence sous la forme d'aides publiques, certainement dissimulées, à l'exportation », ajoute le réseau.