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EDF : à la conquête du nucléaire américain

Article du 23/07/2007

Mnemo : EDF



Dans un entretien exclusif donné au quotidien Le Figaro, Pierre Gadonneix, le PDG d’EDF, évoque le marché américain comme « un formidable relais de croissance » pour l’énergéticien français.
Car EDF ne manque pas d’ambitions outre-Atlantique. Le premier producteur européen d’électricité vient de s’allier avec l’électricien américain Constellation Energy. Objectif : prendre part à la renaissance du nucléaire aux Etats-Unis et au Canada.
EDF prévoit d’acquérir jusqu’à 9,9 % du capital de Constellation Energy dans les cinq prochaines années pour exploiter avec lui des centrales nucléaires en Amérique du Nord, ont indiqué les deux groupes en fin de semaine dernière dans des communiqués. « Dans le cadre du joint-venture avec Constellation, nous vendrons de l’électricité sur le marché de gros, précise EDF. En revanche, nous n’irons pas dans la distribution. »Constellation Energy exploite cinq réacteurs nucléaires aux Etats-Unis et s’est engagé à développer quatre centrales EPR sur les trois sites qu’il détient dans le nord-est du pays.
EDF et Constellation Energy ont en outre créé une société commune, UniStar Nuclear Energy, détenue à part égale, pour développer ces centrales qui utiliseront des réacteurs nucléaires de troisième génération EPR du fabricant français Areva.
EDF arrive à point nommé : les Etats-Unis et le Canada souhaitent relancer le nucléaire. George Bush avait annoncé en janvier 2006 son intention de réduire de 75 % d’ici à 2025 la dépendance américaine au pétrole du Proche-Orient et de promouvoir d’autres sources d’énergie. Et le président américain a même eu l’occasion de vanter la politique d’énergie nucléaire de la France, moins coûteuse et moins polluante selon lui.
Avec une centaine de réacteurs répartis dans près de 70 centrales, les Etats-Unis n’ont plus construit de centrale nucléaire depuis l’accident de Three Mile Island (Pennsylvanie) le 28 mars 1979. Seuls 20 % de l’électricité consommée aux Etats-Unis sont d’origine nucléaire, contre 78 % en France.
Les Etats-Unis représentent « le premier marché énergétique du monde », explique Pierre Gadonneix, avec un besoin de nouveaux moyens de production d’environ 350 000 mégawatts à l’horizon de 2030, soit « plus de trois fois la puissance totale dont dispose EDF en France ». « Aujourd’hui, quelque 28 projets nucléaires sont annoncés aux États-Unis, avec plusieurs technologies à la clé », souligne le PDG français.
« D’une certaine manière, EDF redémarre aujourd’hui une grande période de développement, équivalente à celle des années 1970-1980 pendant lesquelles le parc nucléaire français s’est constitué », explique Pierre Gadonneix dans les colonnes du Figaro. « La stratégie d’EDF comporte trois grands volets. Le premier, après notre recentrage, consiste à être un grand opérateur intégré en Europe. Le deuxième s’appuie sur une relance spectaculaire de nos investissements en France, qui ont doublé en trois ans. Nous allons construire 1 000 mégawatts supplémentaires par an sur cinq ans, dont un tiers d’origine nucléaire. Le troisième volet consiste dans le développement de nos compétences, notamment dans le domaine nucléaire. »
Les Etats-Unis sont ainsi une des quatre « cibles » privilégiées par EDF pour le nucléaire, avec la Chine, où le groupe est en discussion avancée pour participer à l’exploitation de deux réacteurs EPR, la Grande-Bretagne, où il s’est porté candidat avec Areva à la construction et à l’exploitation d'un EPR, et l’Afrique du Sud.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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