Fin du coude à coude. Romano Prodi remporte une victoire à l’issu d’une élection très serrée. La courte majorité du candidat de gauche au sénat lui permet d’éviter un retour aux urnes de la population transalpine. L’Union a obtenu 25 224 voix de plus que la Maison des libertés de Silvio Berlusconi. Romano Prodi annonce déjà ses priorités politiques tandis que son adversaire reste septique sur le comptage final.
«C’est clair que j’ai gagné les élections». Romano Prodi affichait sa joie hier soir sur les ondes de Radio France. Avec la nouvelle loi électorale, l’Union aura au minimum 341 des 630 sièges de la Chambre (soit 277 pour la droite). Concernant le Sénat, et ce malgré l’avance des voix de la droite (50,212%) contre 48,958%), l’Union obtient une majorité de deux sièges. Les italiens ont pleinement saisi l’enjeu de ces élection au vu du taux de participation : 83,6% des inscrits ont votés. Un record depuis les législatives de 1997
Une victoire très serrée
Les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur ont confirmé la victoire de l'Union de la gauche préalablement annoncée par la télévision italienne alors que le maître de la communication avait monopolisé la scène médiatique pour être réélu.
Après 24 heures, d’un comptage passé au crible, l'Union de gauche dirigée par Romano Prodi s’impose, avec 158 sièges sur 315 au Sénat et 342 sur 630 à la Chambre des députés. La droite a contesté les résultats puisque le coude à coude s’est terminé sur une avance très faible à la chambre des députés. L’écart qui a consacré Romano Prodi correspondrait selon AFP « à un simple quartier de Rome. »
Berlusconi conteste et vérifie
« J'appellerai Romano Prodi quand nous aurons une certitude concernant les résultats». Silvio Berlusconi ne se résout toujours pas à confirmer sa défaite. Selon Libération, contrairement à Jacques Chirac, qui «a exprimé ses félicitations amicales et chaleureuses» au futur président du Conseil, et l'a même d'ores et déjà invité en visite officielle à Paris, il n’a toujours pas appeler Romano Prodi.
Silvio Berlusconi détenait au départ un siège d'avance (155 contre 154) tandis que la majorité absolue s’établit 158. Le décompte des votes de l'étranger a été nécessaire pour établir les scores électoraux du Sénat et pourra gouverner un pays littéralement coupé en deux par le scrutin.
« Le mode de scrutin étant extrêmement compliqué, il n'a été possible de déterminer un vainqueur au Sénat qu'au dernier vote. La droite italienne de Silvio Berlusconi refuse de reconnaître la victoire revendiquée par l'Union de la gauche et conteste les résultats publiés par le ministère de l'Intérieur pour les deux chambres du Parlement.
L'écart étant si faible, que la droite crie au scandale. Silvio Berlusconi souhaite attendre des vérifications des voix et pointe du doigt toute une série de disfonctionnements des élections dans une conférence de presse, ce mardi soir. » (AFP)
Alors que l'écart entre les deux coalitions se limite à 25 000 voix à la Chambre des députés, la droite souhaite non pas recompter les 72 millions de bulletins exprimés mais attend la vérification des 43 000 bulletins contestés.
Prodi réaffirme son leadership
Après avoir réitérée une nouvelle fois sa victoire, Romano Prodi a annoncé les priorités de son plan de mandat : mettre l’Italie au centre de l’Europe, le retrait des troupes en Irak et la relance de la croissance.
Premier grand chantier l’économie. Romano Prodi a déclaré en substance sur France Info qu’il allait procéder à une baisse de l’impôt sur le travail. Pour lui, la croissance est trop faible et il devient plus qu’urgent de réinstaurer la compétitivité de l’économie italienne sur les marchés internationaux.
Il a avait déclaré la veille "les marchés financiers et la communauté internationale accueilleront favorablement ce nouveau gouvernement".
Si l’annonce de sa victoire extrêmement serrée a d’abord eu un impact baissier sur la bourse de Milan, elle a clôturée hier soir en hausse de 1,33 %. LE Mibtel reste dans le vert en cette fin de matinée(+0,33%)
Aurélie Noailly
FranceBourse.com
Avec La Tribune, Reuters, Radio France, Libération et AFP
